Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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25 mars 1916 : Retournerons-nous où nous étions, je ne sais.

25 mars 2016 Laisser un commentaire

Il y a des chances que nous re- tournions où nous avons tant rôté

Rien ne nous fait espérer que ce sera
bientôt la fin.

.                     25 mars 1916

.      Ma Jeannot chérie

(Signature en haut à gauche)

Ce matin on nous a menés à l’exercice, à dix heures
au rapport on nous a lu que nous aurions exercice cet après-
midi de 3 heures à 5 et le soir de 7 à 8. Maintenant il
est 11 heures et on vient de nous avertir de monter tout notre
fourbi et de nous tenir prêts à partir pour 2 heures.
On dit qu’on va embarquer, mais on ne sait pas du
tout pour quel endroit. Retournerons nous où nous étions,
je ne sais. Je m’attendais à un coup de ce genre : je me
doutais bien que l’on ne nous laisserait pas longtemps
tranquil. Quelle vie tout de même. Quand donc
prendra-t-elle fin ? Quand  serons-nous enfin réunis ?
C’est bien long ! Et rien ne nous fait espérer que ce sera
bientôt la fin. On parle que nous embarquerions en
autos. Si c’est vrai il y a des chances que nous re-
tournions où nous avons tant rôté. Mais je crois que
jusqu’au dernier moment personne ne saura rien
de précis. Je crois même, pour ma part que nous se-
rons embraqués en chemin de fer. On vient de faire la
distribution des lettres, aujourd’hui je n’ai de nouvelles
de personne et si on part je serai plusieurs jours
sans vous lire. C’est rudement embêtant. Quel commerce
Vivement la paix ! Pas de pluie aujourd’hui : un
pâle soleil pas trop chaud. On commence à nous harceler
il faut nettoyer le cantonnement avant de le quitter. On
va distribuer des vivres pour un jour de chemin de
fer et pour deux jours de débarquement. Les bruits les
plus contradictoires circulent pour l’endroit où nous de-
vons être embraqués ou plutôt débarqués. Je ne sais quand
ma carte te parviendra, car je ne sais pas trop quand elle
pourra partir. Au revoir ma Jeannot chérie
Ton petit homme t’embrasse bien tendrement
en attendant l’heureux jour. Bien des choses a
tous les parents. Mille bisettes au Zizou.
Ton Simon tout à toi et qui t’aime de toutes
son âme. En espérant te lire le plus tôt possible

 

 

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

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Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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