Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

27 mai 1916 : nous sommes actuellement logés dans une carrière.

27 mai 2016 Laisser un commentaire

Tu ne m’enverras plus de viande décidément

La vie est déjà assez difficile

.       27 mai 1916

( en haut à gauche :      ( en haut à droite :
Bonjour                               mes meil-
de Courtial                          leures caresses
qui se porte tou-               à toutes deux
jours bien et fait                 Collay)
toujours la cuisine)

.               Ma Jeannot chérie

.    J’ai reçu hier soir ta lettre du 22 courant qui m’a
fait bien plaisir en m’apprenant que mes deux chéries ainsi que
tous mes parents sont en bonne santé ; que notre petit diable
de Zizou est toujours bien dégourdie et remue à tenant et ses
petites jambes et sa petite langue. Tu me dis que tu espère avoir
du meilleur travail, tant mieux. Vous avez eu un orage épouvan-
table et vous avez peur de la grêle ; il faut espérer que le peu
qui est tombé n’aura pas fait de mal et qu’il n’y en aura
plus, car la vie est déjà assez difficile et il n’y a guère besoin
de nouveaux inconvénients. J’ai reçu ton colis ce matin, mais
pas de chance ce coup-ci : la viande était complètement corrom-
pue, tout était gâté et il a fallu y jeter. Tu as dépensé de l’ar-
gent et tu t’ais donné du travail qui n’a guère profiter, ma
Jeannot. Tu ne m’enverras plus de viande décidément il y a
trop de risques, envoi-moi du fromage, il n’y a que cela
qui puisse arriver sans trop de dégâts, la viande est trop chère
pour courir les risques de la recevoir immangeable. Quand
tu auras l’occasion envoi-moi une paire de bretelle et une mo-
lette, porte molette et pierres pour briquet. Le Louis se trouve
bien à Montbrison, je n’en doute pas et il me semble
que je m’y trouverais bien aussi. Quand pourrais-je vous revoir ?
J’attends …. ! J’attends impatiemment ! Mais…hélas ! … Je dois
attendre encore longtemps. Le temps me dure de recevoir la
photo de notre Zizou et quand ça sera possible, la tienne. Louis
m’a dit que tu avais meilleure mine que l’autre fois que nous
étions en permission. Je voudrais bien m’en rendre compte.
.   Je me porte toujours assez bien Comme je te l’ais dis hier, ce
matin au jour nous avons déménagé nous sommes actuellement
logés dans une carrière, ça forme une grande grotte où on ne
voit clair qu’avec de la lumière, une fois là dedans on est a
l’abri des obus. Toute la matinée nous nous sommes occupés
du nettoyage, nous avons enlevé la vieille paille et on nous en
a donné un peu de la neuve, mais pas de trop. Nous aurons
peut-être un peu moins de poux et de rats que d’où nous sor-
tons, car il y avait quelque chose. Je suis fatigué car je n’ai
pas ou presque pas dormi la nuit passée et ce matin nous n’a-
vons pas chômé. Enfin ! nous avons un avantage, aujourd’hui
le soleil nous est revenu, ce n’est pas malheureux, la boue sèche
ras et nous serons plus à notre aise pour marcher, faire les corvées
et travailler. Je crois que dans un moment il va falloir aller
au travail, aussi je ne t’en mets pas plus long car je veux aller
me reposer un peu je suis fatigué. Au revoir mamour ; ton
Simon t’aime bien et pense à toi toujours. Mille bisettes a
notre galopine de Zizou. bien le bonjour et bien des choses a
toute la famille pour qui je souhaite et j’espère que la santé
sera durable. Bonne chance à tous. Bonne permission au Louis
je ne goûterai pas encore de cette année les cerises de la
grand-mère Génie. C’est enrageant ! Au revoir tite femme
chérie n’oublie pas ton petit homme qui trouve la séparation
bien dure et bien cruelle. Je t’aime tout plein ; de tout mon cœur
plein des deux images de mes deux gosses chéries ; je t’adore

Vous pourriez aimer lire ...

26 mai 1916 : nous pataugeons dans la boue collante et glissante
28 mai 1916 : Nous sommes à l’extrême limite du degré d’asservissement et de passivité.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales