Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

26 mai 1916 : nous pataugeons dans la boue collante et glissante

26 mai 2016 Laisser un commentaire

. Le Zizou toujours bien diable un peu trop même et un peu gâtée

Vous n’en viendrez plus à bout.

.                             26 mai 1916

( en haut à gauche :          (  en haut à droite :
Tout                                         Je
à toi                                        t’aime
Simon                                    ma Jeannot
Collay )                                  et j’attends !)
.          Petite femme chérie

.     Hier je n’ai pas eu de lettre de toi mais j’en ais
reçu une de mon frère Louis qui me donne de bonnes
nouvelles de toute la famille. il me dit qu’il t’a trou-
vé en bonne santé et avec une meilleure mine qu’a
l’autre permission ce qui me fait bien plaisir. Le Zizou
toujours bien diable un peu trop même et un peu gâtée. Je
crois qu’il a raison, elle est encore jeune mais ce serait
temps tout de même de commencer à la mettre à la raison
car si vous attendez encore vous n’en viendrez plus à bout.
Mon frère Georges a du passer le conseil de révision, il
me tarde de savoir s’il est pris. Je ne savais pas qu’il tra-
vaillait à St Etienne. J’espère, mamour, que ma carte
te trouvera toujours bien portante ainsi que notre chère
diablotin. Le temps me dure de savoir ce que le méde-
cin aura dit, j’espère que ça lui passera aussi vite que
ça m’a passé quand je suis été soigné. Et la photo,
je l’attends ! Je suis impatient. Tu remercieras bien mes
parents pour le billet de 5 f qu’ils m’ont envoyé. J’espère
que Louis passera une bonne permission
Quand finira-t-il ce maudit commerce ? … Quand nous
rendra-t-on notre vie commune, notre bonheur ? C’est bien
long et je ne crois pas que ce soit bientôt fini. Il nous
faudra encore attendre bien longtemps.
Je me porte assez bien, nous sommes toujours aux
avants-postes et nous avons la pluie ce qui est fort
embêtant, nous pataugeons dans la boue collante
et glissante et parfois on s’enfonce les jambes dans
des trous pleins d’eau. Il nous faut faire la corvée de
soupe, porter les marmites et les seaux on titube comme
on était ivre. On arrive de cette corvée tout mouillés
de chaud et plein de boue. Oh ! vivement que le soleil
revienne. Demain matin nous serons encore relevé, nous
irons un peu plus à l’arrière mais toujours dans les
tranchées et nous viendrons toujours travailler dans
les boyaux et tranchées de première ligne
Au —– revoir ma mie des bois. Bise bien notre petite
Zizou pour moi. je pense à vous continuellement et
j’attend toujours impatiemment cet heureux jour qui
ne vient pas vite. Bien des choses à ta mère et grand-
mère. Bonne santé à tous ton petit mari qui
— t’aime de toutes ses forces et qui t’envoi mille
millions de douces caresses et de tendres baisers. Souviens-
toi ! N’oublie pas ! Je t’adore et t’embrasse bien tendre-
ment sur tes lèvres. Comme pour les 6 jours si courts.
.                                    Quand reviendront-ils ? …

Vous pourriez aimer lire ...

Jeanne 26 mai 1916 : que rien ne vienne ça finit par désoeuvrer
27 mai 1916 : nous sommes actuellement logés dans une carrière.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales