![. Le Zizou toujours bien diable un peu trop même et un peu gâtée](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/23-26-mai.jpg)
Vous n’en viendrez plus à bout.
. 26 mai 1916
( en haut à gauche : ( en haut à droite :
Tout Je
à toi t’aime
Simon ma Jeannot
Collay ) et j’attends !)
. Petite femme chérie
. Hier je n’ai pas eu de lettre de toi mais j’en ais
reçu une de mon frère Louis qui me donne de bonnes
nouvelles de toute la famille. il me dit qu’il t’a trou-
vé en bonne santé et avec une meilleure mine qu’a
l’autre permission ce qui me fait bien plaisir. Le Zizou
toujours bien diable un peu trop même et un peu gâtée. Je
crois qu’il a raison, elle est encore jeune mais ce serait
temps tout de même de commencer à la mettre à la raison
car si vous attendez encore vous n’en viendrez plus à bout.
Mon frère Georges a du passer le conseil de révision, il
me tarde de savoir s’il est pris. Je ne savais pas qu’il tra-
vaillait à St Etienne. J’espère, mamour, que ma carte
te trouvera toujours bien portante ainsi que notre chère
diablotin. Le temps me dure de savoir ce que le méde-
cin aura dit, j’espère que ça lui passera aussi vite que
ça m’a passé quand je suis été soigné. Et la photo,
je l’attends ! Je suis impatient. Tu remercieras bien mes
parents pour le billet de 5 f qu’ils m’ont envoyé. J’espère
que Louis passera une bonne permission
Quand finira-t-il ce maudit commerce ? … Quand nous
rendra-t-on notre vie commune, notre bonheur ? C’est bien
long et je ne crois pas que ce soit bientôt fini. Il nous
faudra encore attendre bien longtemps.
Je me porte assez bien, nous sommes toujours aux
avants-postes et nous avons la pluie ce qui est fort
embêtant, nous pataugeons dans la boue collante
et glissante et parfois on s’enfonce les jambes dans
des trous pleins d’eau. Il nous faut faire la corvée de
soupe, porter les marmites et les seaux on titube comme
on était ivre. On arrive de cette corvée tout mouillés
de chaud et plein de boue. Oh ! vivement que le soleil
revienne. Demain matin nous serons encore relevé, nous
irons un peu plus à l’arrière mais toujours dans les
tranchées et nous viendrons toujours travailler dans
les boyaux et tranchées de première ligne
Au —– revoir ma mie des bois. Bise bien notre petite
Zizou pour moi. je pense à vous continuellement et
j’attend toujours impatiemment cet heureux jour qui
ne vient pas vite. Bien des choses à ta mère et grand-
mère. Bonne santé à tous ton petit mari qui
— t’aime de toutes ses forces et qui t’envoi mille
millions de douces caresses et de tendres baisers. Souviens-
toi ! N’oublie pas ! Je t’adore et t’embrasse bien tendre-
ment sur tes lèvres. Comme pour les 6 jours si courts.
. Quand reviendront-ils ? …
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