Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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27 avril 1915 : voilà deux jours que le canon gronde sans interruption

27 avril 2015 Laisser un commentaire

Adresse de Jeanne Collay

Enveloppe de correspondance militaire

voilà deux jours que le canon gronde  sans interruption

Nous sommes assez tranquilles pour
être aux avants-postes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mille bisettes à mes deux         27 avril 1915
gosses chéries. Je vous
aime.
au revoir !           Ma Jeannot chérie
Je n’ai pas reçu de vos nouvelles aujourd’hui.
Je crois bien que notre correspondance doit être rédui
te, beaucoup de nos lettres doivent rester en route. Je
t’écris tous les jours mais tu ne dois pas recevoir toutes
mes lettres. Je me porte toujours pas trop mal et j’espère
que pour toute la famille il en est de même. Aujour-
d’hui le soleil est très chaud, je souhaite qu’à Mont
brison il fasse beau temps aussi, que notre Zizou puisse
s’ébattre à son aise . Nous sommes assez tranquils pour
être aux avants-postes, les bôches jusqu’à présent nous
ont laissé tra la paix, sur notre droite ce n’est pas pa
reil, voilà deux jours que le canon gronde en sans interruption
on dit que le 86 eme y aurait été embarqué cette nuit, en
tous les cas il ne doit pas y faire beau. Quelle existence
tout de même ! Quand donc cela finira-t-il ? Il y en a
pourtant déjà beaucoup de mort et de blessés. Il me
semble que ce serait bien temps d’arrêter cette guerre terri
ble. Ma Jeannot : ton petit homme qui t’aime bien
fort t’embrasse bien tendrement, la vie sans toi et notre
zizou lui est bien dure, impatiemment j’attend le jour
qui nous réunira, avec qu’elle joie nous reprendrons no
tre bonne vie d’autrefois. Bien des choses a notre oncle
si bon pour nous de même a mon père a nos deux ma
mans, a l’oncle de la Craze a tous ceux que nous aimons.
Bien le bonjour a tous les amis, à mon patron, a
monsieur Chabert a madame Berger. Au revoir à vous
tous que je brûle de revoir. Recevez mes meilleurs souhaits
et en attendant de vous relire le plus tôt possible je vous
embrasse de tout mon cœur. Vivement la Paix et que la
destinée nous soit toujours favorable. Votre Simon
Bien le bonjour de mes camarades

 

 

Billet :

peut-être pourrions nous arriver à savoir quelque chose au sujet de ton frère

billet ajouté au courrier militaire

Dans une lettre précédente, je vous avais envoyé
la l’adresse d’une dame qui s’occupe des disparus
vous pourriez lui écrire avec tous les renseignements
que vous possédez, peut-être pourrions arrivé à savoir
quelque chose au sujet de ton frère
Madame la baronne de Montenac
16 rue St Pierre. 16
Fribourg     Suisse

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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