Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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21 avril 1915 : ce matin nous sommes allés à l’exercice, ce soir nous y retournons

21 avril 2015 Laisser un commentaire

Recto

. Aujour d’hui le temps est sombre, nous n’avons pas vu le soleil

La vie pour nous
est toujours pareille,

21 avril 1915
Ma Jeannot chérie
Je n’ai encore rien reçu de vous aujourd’hui
vos lettres doivent s’égarer. J’ai reçu une
lettre du Louis qui continu a être bien por-
tant, sa vie est toujours pareille, il me dit
qu’il faut que réellement maitre Joanny man
que totalement d’énergie pour rester si long
temps à la charge de mon père et de ma mère.
Il y a déjà quelques jours qu’il n’a pas
Vu ton cousin Chassagneux, il ne sait pas
s’il a quitté le patelin où ils étaient tous
les deux.
Ma Jeannot chérie : la vie pour nous
est toujours pareille, ce matin nous sommes aller
à l’exercice, ce soir nous y retournons. Aujour
d’hui le temps est sombre, nous n’avons pas
vu le soleil. Je pense continuellement à mes
deux gosses que j’aime tant, j’ai les idées
un peu sombres car vraiment c’est trop long
et ça menace de s’éterniser, je suis compléte
ment dégouté. Quand donc pourrais-je vous

 

Oh ! vivement que cette guerre maudite prenne fin

C’est vraiment bien dur de vivre loin de vous

Verso

revoir autrement quand en photo ? qu’elle joie
le jour où je pourrai vous embrasser bien fort
et reprendre notre bonne vie d’autrefois. Comme
nous étions heureux ! C’est vraiment bien dure de
vivre loin de vous, je ne puis voir les progrès que
fait notre Zizou, je [ne] puis entendre son babil ni gouter
à ses caresses. Oh ! vivement que cette guerre maudite
prenne fin, que je puisse vous revoir tous, vous
que j’aime. Je ne me lasse pas à regarder l’image
de ma Jeannot et de notre Zizou, je pense constam
ment à vous et n’ai qu’une idée ! c’est de vous revoir
Enfin ! essayons de prendre encore patience ! peut-être
que la solution viendra presque brusquement
J’espère que demain je pourrais vous lire et en
Attendant je vous embrasse tous bien fort.
Au revoir à tous. Je vous aime et
J’attend avec beaucoup d’impatience.
Votre mari, fils, filleul, neveu et frère
Simon
( à l’envers : Je t’embrasse bien fort ma Jeannot. Comme
autrefois au bois. Quel doux souvenir où est cet
heureux temps, où sont nos beaux jours et tout
notre bonheur. Embrasse souvent et bien fort notre
Zizou pour moi qui vous adore toutes deux.
Je vous aime tout plein
.)

 

Carte rajoutée, du même jour, (destinée à Jeanne seule sans doute)

notre enfant qui nous rappelle de si précieux sou venirs et des heures d’un véritable bonheur, pourquoi en suis-je été séparé si tôt

Comme je m’ennuie loin de toi

J’essaie d’espérer mais je me lasse

Ma Jeannot tant aimée
Comme je m’ennui loin de toi
C’est terrible tout de même Je t’aime ! et
notre enfant qui nous rappelle de si précieux sou
venirs et des heures d’un véritable bonheur, pourquoi
en suis-je été séparé si tôt ? pourquoi suis-je obligé de
languir loin de vous : comme je souffre ma femme d’être
obligé de vivre sans toi, sans tes douces caresses, sans celles
de notre Zizou ! Aurai-je le bonheur de vous revoir, de
reprendre notre bonne vie d’avant. Il me semble qu’il
y a plusieurs années que je vous ai quittées. Mille et
mille baisers à vous deux que j’aime tant.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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