Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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26 septembre 1918 : il faut avoir la peau dure pour ne pas crever à mener pareille vie.

7 octobre 2018 Laisser un commentaire

Recto


.                 26 septembre 1918
.        Bien chère petite fenotte
Hier je n’ais rien reçu de toi ni je ne t’ais pas
écrit. Avant-hier soir nous nous sommes déplacés
nous sommes venus à 8 ou 9 kilomètres d’où nous
étions comme j’étais fatigué déjà je suis arri-
vé complètement fourbu. Hier matin je suis
allé voir le major lequel ma bourré de quinine
pour me faire passer la fièvre. Je suis resté
couché toute la journée et je n’ais rien mangé
Aujourd’hui ça va mieux, je n’ais presque
Plus de fièvre. Seulement ce qu’il y a d’em-
bêtant c’est que sûrement nous allons nous
redéplacer à nouveau aujourd’hui, je me
demande comment je vais faire la route, je
ne me sens pas bien fort. Nous allons sûre-
ment retourner à la danse, les américains
ont attaqué ce matin vers les deux heures, on igno-
re encore ce que ça a fait jusqu’à présent.
nous allons sûrement profiter de la fête, du
reste on est avertis. Enfin espérons que tout se
passera bien encore cette fois-ci ; que la chance
ne nous abandonnera pas et que nous aurons
la joie de nous revoir à la fin du mois prochain
quand notre fils sera né.
.        Et toi fenotte comment vas-tu ? Bien
J’espère, ainsi que notre Zizou et toute la

Je suis resté couché toute la journée et je n’ai rien mangé.

Je suis arrivé complètement fourbu.

J’attends avec impatience que les lettres soient arrivées.

Il me tarde d’avoir de vos nouvelles.

Verso
famille. J’attends avec impatience que les lettres
soient arrivées, il me tarde d’avoir de vos nouvelles.
Notre gamine doit se remettre de sa maladie
elle doit reprendre de la graisse puisqu’elle avait
reprit appétit.
.    Au revoir Mamie chérie. Ne te fais pas de
mauvais sang. J’espère que tout se passera assez
bien. Si je n’avais pas été brancardier hier j’au-
rais été certainement évacué, aujourd’hui ça
va mieux, la fièvre est tombée il va falloir
marcher comme les copains. Ça ne fait rien …
il faut avoir la peau dure pour ne pas crever
à mener pareille vie. Vivement … vivement que
ça finisse il y en a plus qu’assez.
.    A demain ma Jeannot des bois. Embrasse
bien notre gamine pour moi et donne bien le
bonjour à ta mère, à chez moi, à toute la
famille. Bonne santé et bonne chance a
tous.
.        Ton petit mari qui ne cesse de penser a
toi t’envoi de bien douces bisettes et tendres ca-
resses en attendant impatiemment de pouvoir
te biser pour de bon.
.        Ton Simon qui t’adore et qui
t’embrasse bien fort sur tes yeux, ta bouche,
ton cou, partout. Souviens-toi ! Attends-moi
.     Je n’aime que toi … rien que toi
.                Simon          Collay
Je te renvoi trois de
.    tes lettres.

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27 septembre 1918 : De tous côtés ça barde, c’est le grand branle-bas.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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