Recto
. 22 Septembre 1918
( en haut à gauche : je te renvoi trois de/
tes lettres )
. Ma Jeannot chérie
J’ais lu hier soir avec beaucoup de plaisir
ta lettre du 17, suis content d’avoir de
bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries
Notre Zizou à bon appétit elle est complè-
tement rétablie, bientôt elle aura reprit
la graisse qu’elle a perdue. Tu me dis qu’elle
s’est couper les cheveux ; drôle d’idée …
je vois qu’elle est toujours diable.
. Petite fenotte. Je ne t’ais pas
ecrit hier, avant-hier soir nous avons
étés relever par des américains. Vers
les minuit nous avons quitté le secteur
où nous étions ; nous nous sommes
mis en route et nous avons marché
jusqu’à hier matin 9 heures que nous
sommes arrivés ici. Je n’en pouvais
plus, il y avait longtemps que je n’a-
vais pas été autant fatigué. Nous
avons fait 32 km. Pour le moment
nous sommes à l’arrière, nous som-
mes cantonnés dans une ferme. Je
ne crois pas que nous y restions long-
temps, il y aura certainement du
nouveau pour nous sous peu. On nous
traînera à nouveau dans quelque
coup de chien ; il faut s’y attendre.
. Enfin. Espérons que tous se passe-
ra bien et que la chance ne nous
abandonnera pas. Quand donc
Verso
tout ce commerce sera-t-il fini que nous
soyons de nouveau réunis et pour toujours
. Et toi Mamour. Tu me dis que tu ne
peux plus te rouler … que veux-tu ? Tu n’as
qu’à ne pas te rouler et rester tranquille à la
maison. Heureusement qu’à la fin du mois
prochain tu seras débarrassée et que tu seras
à ton aise.
. Nous avons de nouveau un bien
vilain temps, il tombe de l’eau a
tenant, il fait noir on n’y voit rien
du tout.
. Au revoir Mamie chérie. Je ne
t’écris pas plus longuement pour au-
jourd’hui, demain je te ferai une plus
longue lettre.
. Embrasse bien fort notre Zizou
pour moi et donne bien le bonjour
à toute la famille. Bien des choses
à ta mère. J’espère te relire tout a
l’heure et avoir de vos bonnes nouvelles
à tous. Il pleut à tenant … qu’elle
vilain temps.
. A demain ma Jeannot des bois
ton petit mari qui t’adore de tous
son cœur plein de toi t’envoi ses plus
douces caresses et tendres bisettes.
. Souviens-toi ! … Attends-moi !
. Je n’aime que toi … rien que toi
ton Simon qui t’appartient
entièrement et qui ne t’oubli pas
un seul instant
. Simon Collay
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