Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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22 septembre 1918 : nous avons été relevés par des Américains.

6 octobre 2018 Laisser un commentaire

Espérons que tout se passera bien et que la chance ne nous abandonnera pas.

Nous sommes cantonnés dans une ferme.


Recto

.           22 Septembre 1918
( en haut à gauche : je te renvoi trois de/
tes lettres )
.          Ma Jeannot chérie
J’ais lu hier soir avec beaucoup de plaisir
ta lettre du 17, suis content d’avoir de
bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries
Notre Zizou à bon appétit elle est complè-
tement rétablie, bientôt elle aura reprit
la graisse qu’elle a perdue. Tu me dis qu’elle
s’est couper les cheveux ; drôle d’idée …
je vois qu’elle est toujours diable.
.        Petite fenotte. Je ne t’ais pas
ecrit hier, avant-hier soir nous avons
étés relever par des américains. Vers
les minuit nous avons quitté le secteur
où nous étions ; nous nous sommes
mis en route et nous avons marché
jusqu’à hier matin 9 heures que nous
sommes arrivés ici. Je n’en pouvais
plus, il y avait longtemps que je n’a-
vais pas été autant fatigué. Nous
avons fait 32 km. Pour le moment
nous sommes à l’arrière, nous som-
mes cantonnés dans une ferme. Je
ne crois pas que nous y restions long-
temps, il y aura certainement du
nouveau pour nous sous peu. On nous
traînera à nouveau dans quelque
coup de chien ; il faut s’y attendre.
.    Enfin. Espérons que tous se passe-
ra bien et que la chance ne nous
abandonnera pas. Quand donc

 

 

Tu n’as qu’à rester tranquille à la maison.

Tu ne peux plus te rouler.

Verso
tout ce commerce sera-t-il fini que nous
soyons de nouveau réunis et pour toujours
.        Et toi Mamour. Tu me dis que tu ne
peux plus te rouler … que veux-tu ? Tu n’as
qu’à ne pas te rouler et rester tranquille à la
maison. Heureusement qu’à la fin du mois
prochain tu seras débarrassée et que tu seras
à ton aise.
.    Nous avons de nouveau un bien
vilain temps, il tombe de l’eau a
tenant, il fait noir on n’y voit rien
du tout.
.   Au revoir Mamie chérie. Je ne
t’écris pas plus longuement pour au-
jourd’hui, demain je te ferai une plus
longue lettre.
.        Embrasse bien fort notre Zizou
pour moi et donne bien le bonjour
à toute la famille. Bien des choses
à ta mère. J’espère te relire tout a
l’heure et avoir de vos bonnes nouvelles
à tous. Il pleut à tenant … qu’elle
vilain temps.
.        A demain ma Jeannot des bois
ton petit mari qui t’adore de tous
son cœur plein de toi t’envoi ses plus
douces caresses et tendres bisettes.
.    Souviens-toi ! … Attends-moi !
.        Je n’aime que toi … rien que toi
ton Simon qui t’appartient
entièrement et qui ne t’oubli pas
un seul instant
.              Simon         Collay

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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