La date de cette lettre est incomplète, mais la lecture nous indique qu’elle suit juste celle du 26 dans les évènements; aussi avons nous complété cette date.
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Recto
. Septembre 1918
( en haut à gauche : signature)
. Bien chère petite fenotte
. Je n’ais encore rien reçu de toi aujourd’hui
décidément la correspondance marche bien
mal. C’est bien embêtant tout de même de rester
sans nouvelles de ceux que l’on aime. Enfin
j’espère que demain je pourrai lire de bonnes
nouvelles de mes deux gosses chéries et de toute
la famille.
. Pour moi je suis toujours un peu fati-
gué, je tousse toujours un peu. Comme je
te l’ais écrit nous avons déménagé de nouveau
hier soir vers les cinq heures nous nous sommes
appuyé une vingtaine de kilomètres, aussi
je suis arrivé je ne tenais plus sur mes
pattes. Nous sommes cantonnés dans un
baraquement Andrian, cette nuit j’ais
bien dormi car je n’en pouvais plus.
. J’ignore si nous sommes pour jusqu’a
demain. On peut déménager d’un moment
à l’autre, au moment où l’on s’y attendra
le moins. S’il faut se remettre en route ce
soir je ne me vois pas fixe.
. Nous nous sommes rapprochés des li-
gnes et nous pourrions bien participer à la
danse sous peu. Il faut s’y attendre. Ça
cogne fort en ce moment. Les américains ont
avancé et avancent eux peut-être encore : les notres
aussi. De tous côtés ça barde, c’est le grand
branle-bas. Quel résultat ça va-t-il don-
ner ? Si seulement ça pouvait amener la
Paix. Hélas ! Enfin espérons que tout se
passera bien et que je pourrai aller embrasser
ma petite femme et mes deux enfants, quand le
deuxième sera né.
. Au revoir Mamie. J’espère que ma
carte te trouvera toujours en bonne santé ain-
si que notre Zizou que tu embrasseras bien fort
pour son papa et ta mère et toute la famille
à qui tu donneras bien le bonjour pour moi.
je voudrais bien savoir si la pluie s’est arrê-
tée pour vous permettre de vendanger.
. A demain Mamie chérie. Ton Simon qui
t’adore de toutes ses forces t’embrasse bien fort
des millions de fois comme pendant la perme
Je t’aime bien, bien et ne t’oubli pas.
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