Recto
. 26 Novembre 1917
. Ma Jeannot chérie
. Les lettres ne sont pas encore arrivées
Je t’écris avant car tout à l’heure je
n’aurai sans doute pas le temps.
. Je me porte toujours assez bien et je
t’écris encore du même endroit qu’hier
Mais nous déménageons ce soir, nous
allons nous approcher des avants-
postes sans y aller encore. Il va fal-
loir préparer tout mon fourbi.
. Je n’ais pas chaud pour t’écrire, cette
nuit ca a gelé et aujourd’hui il fait
plutôt froid. Je t’écris de dehors car
je n’ais plus de bougie pour m’éclairer
dans l’abri et l’électricité en ce mo-
ment ne marche pas ; dans les abris
où nous sommes il faut la lumière
en plein jour.
. Rien de nouveau à t’apprendre ;
pour le moment c’est relativement
calme. Il faudrait bien que ça se
maintienne comme cela. Enfin ! Espé-
rons et patientons. Nous ne pouvons
rien faire autre.
. Je ne t’écris pas plus longue-
ment. Je n’ais guère le temps.
Demain je t’écrirai plus longue-
ment.
Verso
Au revoir ma Jeannot. A de-
main. Mille bises à notre
Zizou. bonjour à toute la
famille.
. Ton Simon qui t’em-
brasse bien fort
. Collay
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