Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

26 avril 1916 : Nous avons beaucoup de rats dans les boyaux, dans les cahuttes.

26 avril 2016 Laisser un commentaire

Que c’est long ma mie : je m’ennuie loin de vous !

Zizou doit être bien drôlette

.                 26 avril 1916
( en haut à gauche :
Tout
à toi
et pour
toujours
Collay)
.          Ma bien chère petite femme

Je n’ai encore rien reçu de toi hier, ce sera pour aujour-
d’hui que j’aurai de bonnes nouvelles de tous ceux que j’ai-
me et qu’il me tarde de revoir. J’espère que la santé
se maintient pour toute la famille et que tout va
du mieux possible sans qu’il ne ce soit rien produit
de facheux. Que notre petite gamine de Zizou profite tou-
jours bien, qu’elle est toujours bien diable et bien
gentille, elle doit être bien drôlette et sa petite langue
et ses petites jambes doivent aller leur train. Quand
pourrais-je reprendre ma place près de mes deux gosses
que j’aime tant. Que c’est long… que c’est long ma
mie : je m’ennui loin de vous ! Que la séparation est
dure et cruelle. Que nous serions heureux sans cette
guerre maudite qui se prolonge éternellement. Rien
toujours rien qui nous fasse prévoir cette Paix tant
attendue, tant désirée. Où est-il ce beau jour qui
doit nous rendre notre vie commune, notre bonheur ?
Hélas ! … qui sait…les mois passent et nous attendons
toujours. On prêche la patience… mais tout de même
il y en a bien de trop et tous nous serions bien heureux
de revoir nos familles.
.    Je me porte toujours assez bien. Notre secteur
n’a pas l’air trop terrible. Cette nuit il nous a
fallu prendre la garde et placer quelques fils de
fer. A part quelques coups de fusils et les fusées
la nuit a été calme. Comme toujours quand
nous sommes aux avants-postes l’ordinaire n’est
pas trop abondant ni fameux. Nous avons beau-
coup de rats qui toute la nuit voyagent de tous
cotés : dans les boyaux, dans les cahuttes. Il doit y avoir
aussi des poux, je commence à les sentir.
.   Heureusement que le beau temps se maintient
nous conservons le soleil ce qui est fort apprécia-
ble. Pas autre chose à t’apprendre pour le moment.
J’attend avec impatience ce soir en espérant pouvoir
te lire. Au revoir ma Jeannot prend bien soin
de notre chère petite gosse. N’oubli pas celui qui
loin de vous attend impatiemment de pouvoir vous re-
joindre. Je t’aime bien-bien-mon cœur est aussi
jeune qu’au début de notre amour qui ne s’est que
fortifié. Je t’adore ma petite femme chérie et je
t’embrasse bien fort sur (tes) lèvres : Comme autrefois,
comme pour les 6 jours (qui no)us ont paru si courts.
Mille bisettes au Zizou   (bien) le bonjour et bien
des choses à toute la f(amille). Bonne santé à tous
Vivement la paix…J’ (attend) impatiemment

 

 

Vous pourriez aimer lire ...

23-24 avril 1916 : il m’arrive souvent d’avoir le cœur bien gros
27 avril 1916 : en attendant les massacres se poursuivent, les victimes s’accumulent

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales