![On se rechauffera car pour le moment il ne fait pas trop chaud](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/11-23-avril.jpg)
Je crois que je vais prendre une transpirée
. 23 avril 1916
7h du matin
( en haut à gauche : Je à droite : Mes
t’aime plus douces
et pense caresses et
continuellement baisers a
à mes deux à mes deux
chéries) gosses)
. Ma Jeannot chérie
. Nous ne sommes pas encore partis ; nous devons
partir à 11 heures ce matin. Où allons-nous ? Nous
l’ignorons encore, toute la nuit il a tombé de l’eau
mais le temps a l’air de vouloir s’éclaircir, nous
n’aurons peut-être pas trop mauvais temps pour
déménager. Je crois que je vais prendre une trans-
pirée, je suis chargé comme un mulet. On se
réchauffera car pour le moment il ne fait pas trop
chaud. Enfin ! Espérons que ça se passera bien.
J Collay
. 24 avril
Hier je me suis arrêté de t’écrire car le vaguemestre
était parti ce n’était donc pas la peine que je te fasse
une lettre. comme nous allions partir on ma remi
ta lettre du 20 courant. J’apprend de vos bonnes nouvelles
avec toujours beaucoup de plaisir. Le temps me
dure de voir notre Zizou, comme elle est jolie avec
sa nouvelle robe. J’attend sa photo avec impatience
la tienne aussi. Toutes mes lettres ou cartes ne doi-
vent pas t’arriver, tu n’as rien reçu à la date du 15
pourtant il me semble bien que je t’ai écris. Tu me de-
mande si le cinéma était joli, ça nous a amusé un
moment, il y avait quelques scènes amusantes, mais après
une fois que je me suis été couché j’aurais presque pleurer en
pensant aux quelques fois que nous y sommes allés ensem-
ble avec notre petite Zizou. il m’arrive souvent d’avoir
le cœur bien gros en pensant à nos beaux jours. Hélas !
Quand notre bonheur nous sera-t-il rendu … ?
. Hier matin à 11 heures nous nous sommes mis en
route nous n’avons pas eu trop mauvais temps.
Nous nous sommes envoyés 24 ou 25 Km, avec tout
notre fourbi, nous n’en pouvions plus, j’avais les
épaules brisées et les pieds me faisaient bien mal
Il était à peu près 4 heures quand nous sommes
arrivés au petit village où nous sommes. Le village
est à peu près à 7 Km des avants-postes. à 10 h ½ 11 heures
nous nous mettrons en route pour reprendre de nouveau
les tranchées. Au revoir petite femme. Aussitôt arrivés
je tâcherai de t’écrire. Bien des choses aux grand’mères
à mes parents, à toute la famille. Mille bisettes au Zizou
Bonne santé à tous. Ton Simon qui te bise bien fort sur tes lèvres
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Au sortir de la quinzaine de jours passée à Verdun, le régiment est envoyé au repos plus au sud, entre Saint Dizier et Bar le Duc. C’est une période de calme, de repos, destinée à reconstituer les corps mais aussi les bataillons, compenser les pertes subies : la classe 16, arrivée de Saint Etienne est intégrée. Quelques jours à la campagne suivis d’un regroupement sur Saint Dizier en attendant une nouvelle destination, inconnue des hommes. On peut être surpris de constater le manque total d’information à destination des troupes. Les soldats ne savent pas combien de temps ils restent à un endroit, les bruits divers courent : on reste ? On part ? Pour où ? Quand ? On retrouve cette sensation dans les courriers de Simon.
![Différentes positions du régiment de Simon Collay](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/24-avril-1.jpg)
Cantonnement du 38ème après Verdun ( 16 au 26 mars)
Ils repartent de Saint Dizier, en train, dans des conditions pénibles : nombreux, dans des wagons à bestiaux. Ils débarquent le soir à Glaignes, au nord de Crépy en Valois et sont envoyés en cantonnement dans des villages situés au sud de la forêt de Compiègne.
![ils arrivent à Glaignes](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/24-avril-2.jpg)
Voyage en train du 26 mars, retour vers le front
![Stationnement des troupes du 38ème en mars avril 1916](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/24-avril-3-1.jpg)
Cantonnement du 27 mars au 23 avril 2016
Ce secteur est situé au sud de la forêt de Compiègne, le front est à moins de 20 kilomètres au nord
La réorganisation des bataillons continue : les officiers, sous-officiers sont affectés, à titre temporaire ou définitif, les hommes sont récompensés pour leur bravoure, il y a une remise de croix de guerre les 14 et 16 avril, accordées « à la suite des événements de Verdun »
Il y a un changement d’organisation générale : jusque là, les compagnies de mitrailleuse sont affectées par brigade, elles le sont désormais par régiment ce qui permet à chaque bataillon d’avoir sa propre compagnie de mitrailleuse, une volonté de meilleure efficacité sans doute.
A partir du 21, les commandants d’unité exécutent une reconnaissance des secteurs qui leur seront affectés dans les jours suivants.
La montée en première ligne est annoncée le 25 avril. Elle se fait dans le secteur de Bitry. Le 3ème bataillon étant dans le secteur D3 dit de Libertrud, la 11ème compagnie, celle de Simon, est localisée en sous-secteur, comme « compagnie de gauche ».
![Retour aux premières lignes](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/24-avril-4-1.jpg)
Affectation en 1ère ligne des 2ème et 3ème bataillons le 25 avril 1916
Secteur Est de Compiègne, située à environ 20 kilomètres.
Les journées sont « relativement » calmes et occupées à renforcer les tranchées de 1ère ligne, mettre des « fils de fer ». Il y a des échanges de tir ennemis destinés à gêner ces opérations : obus de 77, quelques obus asphyxiants, tir de mitrailleuse « sans faire aucun mal » [1]Un compte-rendu très laconique, ressenti de manière différente par les hommes de troupes. Simon, en parle dans ses courriers, en le minimisant mais en admettant quand même quelques frayeurs…..
[1] JMO du 38ème, 1er volume, page 69.
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