Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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24 mars 1916 : dans le maudit secteur où nous venons de passer

24 mars 2016 Laisser un commentaire

Ce matin nous sommes allés prendre une douche

J’ai reçu le colis que mon père m’a envoyé

.                                                24 mars 1916

.   Ma Jeannot chérie

J’ai reçu hier ta lettre du 17 et aujourd’hui celle du 19
courant . c’est avec beaucoup de plaisir que j’apprend
de vos bonnes nouvelles. Je suis content de savoir que notre
chère petite Zizou devient de plus en plus forte sur ses jambes
et de plus en plus dégourdie. J’ai aussi reçu le colis que mon
père m’a envoyé, il est en très bon état : le beurre ma bien
fait plaisir, ainsi que le fromage et le saucisson. Merci
de ma part. Rien de bien nouveau depuis hier. Toujours
un temps pluvieux. Ce matin nous sommes allés pren-
dre une douche, ça nous a fait rudement du bien
de nous débarbouiller complètement. Cet après-midi
nous sommes de piquet, nous ne devons pas bouger
du cantonnement, peut-être en cas d’incendie ou
autre évènement nécessitant notre aide. Je crois bien
que cette nuit nous aurons un exercice, je ne sais si ça
sera ce soir ou sur le matin. Je ne crois pas que nous
restions longtemps par ici. J’ai bien peur que nous ne
tardions pas à retourner aux avants-postes et toujours
dans le maudit secteur où nous venons de passer.
Ce n’est pas sûre, mais j’en ai peur. Enfin ! espérons
que la chance ne nous abandonnera pas et que tout
bonheur n’est pas mort pour nous. J’ai reçu une
lettre du Louis, il est grippé. Il a changé de secteur
il me dit être dans les parages où j’étais auparavant.
Il me charge de bien t’envoyer le bonjour et mille
baisers au Zizou. Tu me dis que l’on prédit la fin de
la guerre pour prochaine. Hélas ! Qui peut bien le savoir
je ne crois pas que ce soit pour bientôt. Il y en a
encore pour un moment, il nous faut encore beaucoup
de patience pour attendre l’heureux jour de la paix !
Attendons !… Patientons ! Au revoir ma chère
femme. Ton petit homme ne t’oubli pas un instant
et t’envoi ses plus doux baisers ses plus tendres ca-
resses en attendant de pouvoir reprendre sa place près
de ses deux chéries qu’il aime par-dessus tout. Bien
des choses à chez toi, à chez moi : à tous les parents.
Bonne santé à tous en attendant de te lire à nou
veau. Je t’embrasse bien fort sur ta bouche.
Je t’aime. J’attend ! Simon       Collay
.       je suis à St Dizier

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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