Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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25 mai 1916 : je crois que nous passerons un autre hiver dans les tranchées.

25 mai 2016 Laisser un commentaire

Le temps me dure d’avoir sa photo et aussi la tienne

C’est donc un véritable
petit diable

.                            25 mai 1916

( en haut à gauche :      en haut à droite :
Simon                                   mes meilleurs
Collay                                   caresses à mes
.                                              deux gosses
.                                                chéries
.                                               j’attend !

.          Ma Jeannot bien-aimée

.    J’ai reçu hier soir ta lettre du 21 courant. Je te remerçi
pour l’œillet et le muguet qu’elle contenait, tout ce qui
vient de toi me fait toujours bien plaisir. Je suis heureux
de savoir que toute la famille se maintient en bonne
santé. Je comprend très bien que mon frère Louis soit
content de passer quelques jours de tranquilité près
de tous ceux que nous aimons. Le temps me dure bien
moi aussi, mais hélas mon tour n’est pas encore
là. Tu lui diras bien des choses de ma part. Je
crois que c’est aujourd’hui que Georges doit passer
la révision, sera-t-il pris ?
Tu as raison de mener notre Zizou vers le médecin
tu me feras savoir qu’il t’auras dis, pour moi ca
doit-être une faiblesse de reins. Tu l’as menée
de nouveau photographier mais tu n’as pû la
faire tenir tranquille. C’est donc un véritable
petit diable. Le temps me dure d’avoir sa
photo et aussi la tienne. Tu m’envoi un autre
colis. Merci bien petite femme je te ferai savoir
sitôt que je l’aurai reçu. Tu n’oubli pas ton
Simon, mais il ne t’oubli pas non plus. Que la sé-
paration  est donc longue ! Ce n’est pas près d’être
fini. J’aurai pris mon parti et je crois que nous
passerons un autre hiver dans les tranchées. Ca
chauffe dur à Verdun mais je ne crois pas que ce
soit là que se déclare l’issue de cette maudite guerre.
Je me porte toujours assez bien. Hier toute la jour-
née nous avons eu la pluie. Les boyaux sont pleins de
boue aussi c’est énormément pénible pour faire la
corvée de soupe. Cette nuit il a plut, il pleuvait
encore ce matin puis ça s’est arrêter et il a fallu
aller enlever l’eau dans les boyaux avec des poches
en bois. nous allons y retourner à nouveau tout
à l’heure je suis égouttier pour aujourd’hui.
Le temps est toujours sombre et il se pourrait
bien qu’il pleuve encore tout à l’heure. Ce n’est
pas le rêve, on est toujours plein de boue et on a
les pieds bien au frais. Aussi je ne suis guère a
mon aise pour t’écrire. Au revoir ma Jeannot,
ma mie des bois. Ton petit homme t’aime bien   bien
je te bise bien fort sur tes lèvres. Embrasse bien
notre chère petite Zizou pour son papa qui attend
impatiemment de vous revoir. Bien des choses a
tous les parents. Bien le bonjour au Louis qui
je l’espère passera une bonne permission.
Peut-être que tout à l’heure je pourrai relire ma
Jeannot chérie. J’attend toujours tes lettres avec im-
patience. Je t’adore…Vivement l’heureux jour
qui nous réunira. tout à toi et pour toujours.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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