. 25 janvier 1918
. Ma Jeannot chérie
. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ais lu hier
soir ta lettre du 20 courant. Je suis content d’avoir
régulièrement de vos bonnes nouvelles. Seulement
tu me dis que vous n’avez pas encore touché de
charbon et que ça ne servirait à rien que j’écrive a
cet abruti de maire. C’est tout de même bien em-
bêtant. Notre Zizou fait toujours pipi au lit, pour
moi le meilleur c’est de revoir Vial et bien lui expli-
quer. Pour moi rien de nouveau. Je me porte tou-
jours bien et aujourd’hui il fait un beau soleil
et les avions bôches en profitent de belle façon il y
a quelque chose qui se promène dans notre secteur.
C’est pas bon signe tout ça. Vivement la perme
le temps me dure bien de revoir ma petite femme
et notre gentille gamine.
. J’ais reçu une lettre de mon frère Louis
qui me dit qu’il est revenu de perme et qui me
donne de bonnes nouvelles de toute la famille.
il a fait bon voyage et il me charge de bien t’en-
voyer le bonjour et une grosse bise au Zizou.
. Au revoir petite femme. Je ne t’écris pas
plus longuement car je n’ais pas le temps. De-
main je tâcherai de te faire une plus longue lettre
pour les permissions rien de nouveau il faut
attendre le mois prochain. Attendre… toujours
attendre. Tu peux croire que le temps me
dure.
. Embrasse bien fort notre gamine et donne
bien le bonjour pour moi à ta mère, à chez
moi, à toute la famille. J’attend avec im-
patience de revoir mes deux gosses chéries et
de les biser bien fort pour de bon.
. J’espère que je pourrai te lire tout à l’heure
et avoir de bonnes nouvelles de tous ceux que
j’aime.
. Ton Simon qui t’adore passionné-
ment et qui t’envoi de bien douces caresses
et t’embrasse bien fort, comme il t’aime.
. Souviens-toi… Je suis tout à toi. Attends-
moi.
. Simon Collay
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