Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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24 décembre 1916 : aujourdhui il y a manœuvre de division

24 décembre 2016 Laisser un commentaire

Recto

La photo que je t’ai envoyée n’est pas mal

Zizou toujours polissonne

.           24 décembre 1916
( en haut à gauche :
Bonjour/des Montbrison/nais)
( en haut à droite : signature)
.          Ma Jeannot chérie
.    Hier soir j’ais reçu ta carte-lettre du 19
courant que j’ais lu avec beaucoup de plaisir
de vous savoir tous bien portant et notre
diablotin de Zizou toujours polissonne
et bavarde.
.          Tu me dis que la photo que je t’ais
envoyé n’est pas mal «  nous avons l’air
gaillard » tu pense ! si on se pose un
peu là ! … si on se redresse, il est vrai
que moi et Perroton nous avons besoin
de toute notre taille pour paraître
un peu quelqu’un.
.           La santé va bien mieux au-
jourd’hui. L’appétit est revenu, ça
pourra faire. J’oubliais de te dire
que ce matin j’ais reçu ton colis
mais je ne l’ais pas encore goûté.
Le saucisson a l’air bien bon, les
fromages aussi quoiqu’ils soient
secs. Demain je te dirais quel goût
j’y aurai trouvé. En attendant je
te remerci bien ma petite femme
chérie.
.   Comme je te l’ais écris hier aujour-
dhui il y a manœuvre de division
mais je suis resté au cantonnement,
je ne marche pas pour aujourd’hui.
.  Ce matin nous avons mangé la soupe
à 8 heures du matin et les camarades

 

 

 

Page 2

Nous n’embarquerions donc pas demain. Ce sera pour quand ? Je l’ignore.

Pas moyen de rester quelque peu tranquille.

sont partis à 9 heures. Je ne sais quand
ils rentreront. Peut-être pas trop tard.
.      Il ne fait pas trop mauvais temps
aujourd’hui, il ne tombe pas d’eau.
Heureusement pour les copains.
.    Il parait que demain à 7 heures du
matin nous déménageons du village où
nous sommes pour aller dans un autre
. Toujours des déménagements, pas moyen
de rester quelque peu tranquils. Nous
n’embarquerions donc pas demain. Ce
que sera pour quand ? Je l’ignore. Ce
qu’il y a de certain c’est que je ne
crois pas que nous restions longtemps
dans ces parages. Il va falloir changer
de contrée et sans doute de façon de vivre
il y a trop longtemps que nous n’avons
pas entendu le bruit du canon et que
nous avons quitté les tranchées. Le
temps ne me dure pourtant pas d’y
retourner. Je préférerais de beaucoup
prendre le train pour Montbrison.
Le temps me dure de revoir ma petite
femme chérie et notre gentille gamine
de pouvoir vous embrasser bien fort
toutes deux, goûter vos caresses et vous
chérir autant que possible. Que la
séparation est donc longue et pénible
Je m’énerve ! parfois. Quelle existence
mamour. Tu me dis que tu t’es habi-
tuée a travailler sur le noir, ça ne te
gêne plus. Tant mieux ! Ta tâche t’en
est facilitée.
.   Je suis content que tu es reçu les
lettres que je t’ai renvoyées. N’oubli

 

Page 3

Ce soir le réveillon... mais ça m’intéresse pas

Demain c’est la Noël

pas quand tu en recevra de me le faire savoir.
Hier je t’en ais encore envoyé.
.    Pas autre chose à te dire pour aujourd’hui. De-
main c’est la Noël, ce soir le réveillon… mais ça
n’intéresse pas.
.             Au revoir ma Jeannot des bois. Ton Si-
mon qui t’adore ne t’oubli pas un instant et
il attend toujours l’heureux jour qui nous réu-
nira. Embrasse bien notre fille pour moi et
donne bien le bonjour à tous nos chers parents
qui, je l’espère, continuent à se bien porter.
.     Ton petit homme qui, quoique bien loin,
pense toujours à celle qui est tout son bonheur
et son espoir. Je t’aime ! Je t’aime de toutes
mon âme, de toutes mes forces. Toutes mes pen-
sées sont pour mes deux gosses chéries dont je
suis si loin mais bien contre toute ma volonté.
Nous serions si heureux tous les trois ! Il
nous faut encore attendre ! … attendre toujours
.   Pourrais-je te lire encore ce soir. Je voudrais
bien. je les désire tant tes chères lettres. Mille
bien douces bises, comme quand tu n’étais pas en-
core ma femme et aussi comme pour les six jours
qui nous ont paru si courts.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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