Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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19 décembre 1916 : Tout se fait rare.

19 décembre 2016 Laisser un commentaire

Recto

Vous avez aussi la carte pour le charbon

Le bois se fait aussi rare

.                   19 décembre 1916
.            Ma Jeannot chérie
J’ais reçu hier ta carte du 14 courant
Je suis content de vous savoir tous en bonne
santé et j’espère que ça se maintiendra
toujours ainsi. Notre diablotin de Zizou
se porte toujours bien et elle travaille avec la
grand- mère Génie, elle doit lui donner un
bon coup de main. Tu me dis que le bois se
fait aussi rare que les beaux jours. Tout se fait
rare. la carte de sucre est définitivement ins-
tituée, 750 grammes par mois et par personne
il n’y a pas de quoi en abuser. Heureusement
que votre patron vous en a remi 5 kg. ça
compensera un peu. Mon oncle ma écris, il
me dit que vous avez aussi la carte pour le
charbon 2f75 le quintal qui n’est que pous-
sière et pierres. Le beurre 3f à 3f25 la livre
les œufs 3f25 à 3f50 la douzaine. Décidément
la vie n’est pas facile pour les pauvres gens
Il ne doit pas falloir faire bombance tous les
jours.
.        Rien de changé pour moi depuis hier
Cette nuit ça a encore gelé fortement et il
gèle encore. Aujourd’hui il y a exercice de
campagne, nous avons trouvé moyen d’y
couper. Il ne fait pas chaud du tout tu peux
croire.
.    Je t’ais écris hier que Philibert était parti
en permission. Tu l’auras déjà vu quand tu
recevra ma lettre. Si tu le revois tu lui diras
que la mère de la dame où on allait se chauffer

 

 

Verso

Demain nous changerions à nouveau de village, mais ce n’est pas sur

Armons-nous de patience

est morte ce matin a 4 heures.
.   On murmure que demain nous changerions
à nouveau de village, mais ce n’est pas sûre
.         Pour ce qui est de la Paix tu peux croire
que ce n’est pas encore de sitôt que nous l’au-
rons. Du moins c’est mon avis. Armons-nous de
patience puisque nous ne pouvons rien chan-
ger à cela. C’est bien dûre, pourtant : je m’en-
nui bien  loin de vous. Nous serions si heureux
si cette maudite guerre prenait fin. Je
vous aime bien mes deux gosses chéries. Je
pense continuellement à vous et au bonheur
qui serait notre si nous étions enfin réunis
et pour toujours. Je pense à cela continuelle-
ment.
.        Au revoir petite Jeannot des bois.
Embrasse bien fort notre petite Zizou pour
moi. Bien le bonjour a ta mère et à tous
nos chers parents. Bonne santé à tous.
Je vous embrasse tous bien fort en attendant
d’avoir la joie de vous revoir le plus tôt possible
.         Ton petit mari qui t’adore et qui
t’envoi de bien douces caresses et des
millions de bisettes sur tes lèvres.
Souviens-toi nos 6 jours d’un bonheur
bien trop court. Quand reviendront-ils
Je t’aime de toutes mes forces. attends-moi
.         Ton Simon tout à sa petite fenotte
qu’il brûle de revoir. J’attends bien im-
patiemment.
Je te bise encore bien fort. A demain !
Pourrais-je te lire ce soir ?
.                              Collay       Je te ren-
.                                             voi 3 de tes
.                                     cartes et une lettre
Bonjour des             N’oubli pas de me
.                                     faire savoir si tu
.   Montbrisonnais      les reçois

 

______________________________________________________________________________________________________

Quelques bons de sucre, un peu plus tardifs mais qui témoignent des restrictions dont parle Simon

Dans la Loire, le sucre était rationné

Bons de rationnement

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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