Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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24 août 1917 : je suis tout abruti par le boucan de l’artillerie qui ne cesse pas.

25 août 2017 Laisser un commentaire

Recto

Georges était à la ferme de la Royère près du chemin des Dames.

Ce qu’il faut en avoir une dose de patience.

( en haut à gauche : Ton / Simon / tout à toi / Collay)

.                                       24 août 1917

( en haut à droite : Je te renvoi deux / de tes lettres/Dis-moi quand tu les recevras )

.                   Ma Nonot chérie

.    C’est avec beaucoup de plaisir que
j’ais lu ta lettre du 19 courant car j’at-
tendais de tes nouvelles avec beaucoup
d’impatience aussi je suis content de
savoir que mes deux gosses chéries sont
toujours en parfaite santé et que tout
marche à peut près régulièrement pour
toute la famille.
.    Petite femme : tu me dis que notre
Zizou a toujours bon appétit et qu’elle est
toujours bien diable. Elle doit avoir pas
mal grandit depuis ma permission, le
temps me dure bien de vous revoir toutes
deux j’attend impatiemment, malheu-
reusement je n’ais pas encore fini d’atten-
dre avant d’avoir cette joie .

 

Verso

J’ai le cerveau en marmelade, je suis complètement abruti.

Cette nuit ça a encore attaqué sur notre droite.

Rien de changé pour moi depuis hier. Je
me porte bien et nous sommes toujours au
même endroit mais je suis tout abruti par
le boucan de l’artillerie qui ne cesse pas.
Nous ignorons si nous irons encore de l’avant
ou si nous serons relevés comme les autres ba-
taillons du régiment qui ne doivent pas s’en
faire en ce moment. Enfin ! Attendons mais
ce qu’il faut en avoir une dose de patience.
Nous avons toujours beau temps heureusement
Cette nuit ça a encore attaqué sur notre droite
à l’endroit où nous étions en ligne et où nous
avions de la boue jusqu’à la peau de reste.
Nous avons encore progressé parait-il malheu-
reusement  ce n’est pas ce qui va nous amener
la paix. Encore des hommes sacrifiés. Est-ce que
ça va encore durer longtemps.
.     Aujourd’hui j’ais reçu une lettre du Georges
qui lui aussi est allé en première ligne et dans
un secteur pas fameux non plus. Il était à la
ferme de la Royère près du chemin des Dames.
En ce moment il est en réserve et il s’attend a
aller au repos. Il n’est pas enchanté de sa nouvelle
existence et il me dit qu’en cinq jours il n’a pas
mal décati. Il s’étonne que je puisse tenir à mener
une vie pareille depuis le début.
.  Au revoir petite femme. Je ne t’écris pas plus
longuement pour aujourd’hui j’ais le cerveau
en marmelade, je suis complètement abruti.
.   Embrasse bien notre gentille petite Zizou
pour son papa qui ne vous oubli pas une minute
et qui vous envoi ses plus douces caresses, ses plus
tendres bisettes en ne cessant d’attendre impatiemment
le retour définitif près de ses deux gosses chéries qu’il
aime plus que tout. Bien le bonjour à ta mère
à chez moi, à toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous.
.        Ton Simon entièrement à toi pour toujours
je t’adore de toutes mes forces, de toute mon âme
Vivement que de si cruelles épreuves prennent
fin que nous soyons enfin réunis et heureux
.    Je t’aime bien petite femme, toi toute seule et je
t’embrasse bien fort sur ta bouche, partout ton
cher visage, pzrtout où il y avait les petites marques
souviens-toi ! Attend-moi. ne te fais pas de mauvais
sang mamie chérie, ça n’avance à rien.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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