Recto
( en haut à gauche : Ton / Simon / tout à toi / Collay)
. 24 août 1917
( en haut à droite : Je te renvoi deux / de tes lettres/Dis-moi quand tu les recevras )
. Ma Nonot chérie
. C’est avec beaucoup de plaisir que
j’ais lu ta lettre du 19 courant car j’at-
tendais de tes nouvelles avec beaucoup
d’impatience aussi je suis content de
savoir que mes deux gosses chéries sont
toujours en parfaite santé et que tout
marche à peut près régulièrement pour
toute la famille.
. Petite femme : tu me dis que notre
Zizou a toujours bon appétit et qu’elle est
toujours bien diable. Elle doit avoir pas
mal grandit depuis ma permission, le
temps me dure bien de vous revoir toutes
deux j’attend impatiemment, malheu-
reusement je n’ais pas encore fini d’atten-
dre avant d’avoir cette joie .
Verso
Rien de changé pour moi depuis hier. Je
me porte bien et nous sommes toujours au
même endroit mais je suis tout abruti par
le boucan de l’artillerie qui ne cesse pas.
Nous ignorons si nous irons encore de l’avant
ou si nous serons relevés comme les autres ba-
taillons du régiment qui ne doivent pas s’en
faire en ce moment. Enfin ! Attendons mais
ce qu’il faut en avoir une dose de patience.
Nous avons toujours beau temps heureusement
Cette nuit ça a encore attaqué sur notre droite
à l’endroit où nous étions en ligne et où nous
avions de la boue jusqu’à la peau de reste.
Nous avons encore progressé parait-il malheu-
reusement ce n’est pas ce qui va nous amener
la paix. Encore des hommes sacrifiés. Est-ce que
ça va encore durer longtemps.
. Aujourd’hui j’ais reçu une lettre du Georges
qui lui aussi est allé en première ligne et dans
un secteur pas fameux non plus. Il était à la
ferme de la Royère près du chemin des Dames.
En ce moment il est en réserve et il s’attend a
aller au repos. Il n’est pas enchanté de sa nouvelle
existence et il me dit qu’en cinq jours il n’a pas
mal décati. Il s’étonne que je puisse tenir à mener
une vie pareille depuis le début.
. Au revoir petite femme. Je ne t’écris pas plus
longuement pour aujourd’hui j’ais le cerveau
en marmelade, je suis complètement abruti.
. Embrasse bien notre gentille petite Zizou
pour son papa qui ne vous oubli pas une minute
et qui vous envoi ses plus douces caresses, ses plus
tendres bisettes en ne cessant d’attendre impatiemment
le retour définitif près de ses deux gosses chéries qu’il
aime plus que tout. Bien le bonjour à ta mère
à chez moi, à toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous.
. Ton Simon entièrement à toi pour toujours
je t’adore de toutes mes forces, de toute mon âme
Vivement que de si cruelles épreuves prennent
fin que nous soyons enfin réunis et heureux
. Je t’aime bien petite femme, toi toute seule et je
t’embrasse bien fort sur ta bouche, partout ton
cher visage, pzrtout où il y avait les petites marques
souviens-toi ! Attend-moi. ne te fais pas de mauvais
sang mamie chérie, ça n’avance à rien.
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