. 19 août 1917
( en haut à gauche : ton/ Simon /
tout à toi / Collay)
. Ma petite femme chérie
. C’est avec beaucoup de plaisir que je viens
de lire ta lettre du 15. Je suis content de savoir
mes deux gosses en bonne santé. Je suis ennuyé
quand je reste sans nouvelles.
. Moi aujourd’hui je suis tout détraqué, je
ne sais pas ce que je tourne. On se prépare a
partir ce soir, nous ignorons où nous allons exacte-
ment. Je crois que le grand branle-bas est pour de-
main mais je n’en suis pas sûre, simple suppo-
sition. Nous avons encore bien beau temps au-
jourd’hui ça a dû sécher la boue des tranchées.
Espérons que tout se passera bien et que la chan-
ce ne nous abandonnera pas.
. Tu me dis qu’ils y en a qui ont espoir que cette
affreuse guerre finisse cette année : Je souhaite de
tout mon cœur que leur espoir ne soit pas déçu
Le temps me dure horriblement. Je ne sais plus
comme je vis. J’attend… j’attend, toujours et c’est
bien fatiguant de toujours attendre vainement
. tu me dis aussi que tout le temps il te semble
que je vais revenir, si ça pouvait être vrai.
Malheureusement je crois qu’il nous faut encore
attendre avant d’avoir la joie de nous revoir.
Quelle existence tout de même ! … et nous en som-
mes à la quatrième année et aucune puissance ne
veut céder. Il n’y a pas de raison pour que ça finisse
avant que nous ne soyons tous ébousillés. Espérons
que des évènements se produisent qui hâtent la fin.
. Au revoir petite fenotte chérie. Embrasse bien
notre Zizou. bien le bonjour à toute la famille.
Bonne santé et bonne chance a tous et vivement que
je puisse reprendre ma place près de vous et que
nous puissions revivre des jours plus heureux.
. A demain Mamour. Ton Simon
qui t’aime bien … bien t’envoi ses plus dou-
ces caresses et ses plus tendres bisettes comme pour
les 7 jours et surtout les 7 nuits. Je t’aime bien
bien bien toi toute seule ma Jeannot des
bois. Je t’embrasse encore bien fort partout.
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