Recto
23 mai 1915
Ma Jeannot bien- aimée
Aujourd’hui je n’ai rien reçu de vous
mais j’ai reçu une lettre de mon frère Louis
qui se porte bien et qui me charge de vous
envoyer bien le bonjours et mille baisers a
notre petite Zizou que j’embrasse moi aussi
bien fort. Rien de changé pour moi, la vie
est toujours pareille, le temps est beau et je
suis toujours à Montigny . Aujourd’hui
c’est le dimanche de Pentecôte, triste jour
de fête passé loin de tout ce que l’on chérie
et que le temps nous dure tant de revoir.
Mon frère me dit qu’il souffre moralement,
il est aussi impatient de voir la fin que moi
et me dit qu’il a reçu des nouvelles de notre
cousin Faure qui est toujours en bonne
santé. Au revoir à tous pour moi et le
Louis je vous embrasse bien fort : femme,
enfant, mère, père, oncles, frères, belle-mère.
j’attend de vous lire. Vivement que tout ce
bazar finisse. Je vous aime. Simon
(en haut dans l’angle :Un million de baisers
à ma Jeannot et à ma Zizou
en vertical en haut : bonjour de mes copains
en haut à droite en vertical, signature Collay)
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