Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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23 juin 1918 : les journaux sont de plus en plus bourreurs de crâne.

2 juillet 2018 Laisser un commentaire

Recto
.                                23 juin 1918
.     Ma bien chère petite fenotte
.     Je t’écris encore du même endroit. Nous avons
un temps bizar. Cette nuit ça n’a pas plue. Aujour
d’hui il fait un vent de tous les diables et il fait
frais : la pluie ne doit pas être loin.
.            Rien de nouveau à t’apprendre depuis
hier. Pour nous c’est toujours la même vie peu
attrayante. Je m’ennui énormément et je ne cesse
d’attendre  avec beaucoup d’impatience de pouvoir
te rejoindre. Constamment je pense à toi et a
notre Zizou et je trouve le temps bien long.
.    Quelle vie ! … Ah ! vivement que ça finisse.
.                Les permissions ont repris, il en part un
jour jusqu’à ce que il y ai le 8 du cent dehors. Mon
tour n’est pas encore là, il y en a encore au moins 35
à partir de l’autre tour et je dois avoir le n° 8 ou 9
du tour prochain. Ce qui fait que j’aurai encore 50 jours
a attendre … et d’ici-là les permissions seront bien
à nouveau supprimées. C’est décourageant … il y en
a mare. Si au moins c’était la fin, qu’on puisse
espérer la paix pour bientôt. Au contraire plus ça
va plus il semble que ce doit être encore long. On
nous monte le coup à tenant la bise, les journeaux
sont de plus en plus boureurs de crâne. Ça dégoû-
te complètement … Vivement … bien vivement la
Paix et la fin de tant de massacres et de misères.

Pour nous c’est toujours la même vie peu attrayante.

Nous avons un temps bizarre.

J’en ai marre de cette existence de brute.

Je m’ennuie énormément.

 

 

 

 

Verso
Les lettres viennent d’arriver mais rien de toi
aujourd’hui ; pourtant j’aurais été bien content de te
lire, les journées paraissent plus longues quand je
n’ais pas de lettre de toi.
.            J’ais reçu une carte du Louis. il se porte
bien et il est toujours au même endroit. Il me dit
qu’il n’a pas de nouvelles du Georges. Moi non plus et
j’en attends. Il t’envoi bien le bonjour et de bons
baisers à Zizou.
.      Au revoir Mamour. J’espère que demain il me
sera possible de lire de bonnes nouvelles de mes
deux gosses chéries que j’aime bien et que j’embrasse
bien fort des millions de fois. Mes plus douces
et plus tendres caresses à toutes deux.
.        A demain ma Jeannot des bois. Donne
bien le bonjour pour moi à ta mère, à chez moi
à toute la famille. Bonne santé et bonne
chance à tous et vivement que j’ais la joie
de vous revoir tous. Je m’ennui énormément
j’en ais mare de cette existence de brute.
.                    Ton Simon qui t’adore et
t’embrasse bien fort sur tes yeux, la bouche,
ton cou, partout ! Souviens-toi ! Attends
moi ! …
.                      Je t’aime    — toi toute
seule .    — tu es toute ma vie. – J’attends
.                         Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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