Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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25 juin 1918 : Quand donc serons-nous libres ?

7 juillet 2018 Laisser un commentaire

Recto
.                                                                25 juin 1918
.                               Ma Jeannot chérie
J’ais reçu hier soir ta lettre du 19 et ce soir celle du 20 cou-
rant. C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis de
bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries et de toute la fa-
mille.
.        Tu me dis que tu as profité de la journée que tu es restée
a la maison pour faire les deux tabliers de notre Zizou car
elle n’en a plus. Tu ne perd pas de temps, petite femme
il est vrai que tu as besoin de ne pas en perdre.
.                Notre Zizou est toujours bien diable et d’après
ce que tu me dis elle n’est pas gourmande de soupe. Il faut
lui apprendre à toujours la manger et ne pas lui accomplir
ses quatre volontés. Tu as raison de la corriger un peu quand
elle le mérite.
.                 Rien de changé pour moi depuis hier. Nous
sommes toujours au même endroit. Hier soir ça a tombé
un peu de flotte. A dix heures du soir je suis allé mener
les malades à la visite, , il y a une heure de chemin pour aller,
autant pour revenir, et il ne faut pas s’endormir. On passe
à travers champs, l’herbe est haute et comme elle était mouil-
lée je me suis mouillé moi aussi. J’avais les genoux tout
trempe.— Aujourd’hui je suis un peu fatigué, j’ais un
peu mal à la tête et aux jambes. Je suis tout abrûti.
.            Aujourd’hui nous avons eu assez beau temps ; il a
fait soleil, malheureusement le temps s’assombrit à pré-
sent et je crois bien que nous allons avoir une autre
pissée. Enfin ! Il faut prendre tout cela comme ça vient
et tout supporter puisque nous n’y pouvons rien changer.
.    Quand donc serons-nous libres ? Quand serons-nous
réunis à nouveau ? – C’est toujours pareil … plus ça
va plus c’est dure et cruel. On ne parle de la Paix
que pour la renvoyer à bien plus tard, à une époque
indéterminée. Il faut la paix avec la victoire … Je
crois plutôt que ce sera la paix avec la misère et la
famine. Ce sera là la victoire pour laquelle tant de
vies humaines auront été sacrifiées. Que de tristes
choses en perspectives. Enfin ! Rien à y faire il faut

A dix heures du soir je suis allé mener les malades à la visite.

Je suis tout abruti.

J’ai encore une bonne corvée à m’appuyer.

Il faut se résigner à notre sort peu enviable.

 

Verso
se résigner à notre sort peu enviable. – Espérons
que la chance ne nous abandonnera pas et que nous
serons à nouveau réunis ; que notre plus cher désir
sera accompli.
.                Au revoir petite Nonot des bois. Je ne
t’écrirai pas plus longuement pour aujourd’hui :
j’ais mal à la tête et suis tout assommé. Pour comble
c’est moi qui faut qui aille à la soupe ce soir. J’ais
encore une bonne corvée à m’appuyer.
.            Embrasse bien fort notre gamine pour son
papa et donne bien le bonjour pour moi à toute
la famille
.            A demain ma Jeannot chérie
Ton petit mari qui t’aime de tout son cœur
t’embrasse bien fort bien tendrement et
t’envoi ses plus douces caresses
.                        Ton Simon tout à toi pour
toujours
.   Je pense                                Collay
à toi continuellement

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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