. 23 avril 1917
Ma Jeannot bien-aimée.
. Je viens de recevoir à l’instant ta lettre du
17 courant et je suis content de lire de vos bonnes
nouvelles. Chère petite femme : tu me dis que les lettres
marchent mal, je m’en aperçois ; je n’ais encore pas
reçu ta lettre du 16, ta dernière était du 15, il y
a surement de tes lettres qui sont perdues ; on n’a pas
idée de faire faire la tournée par un gamin, il y
aurait quelque chose d’important ce serait pareil.
Tous les lapins ont crevés, décidément c’est la guigne
complète. Pour la vigne ne vous reste-t-il pas un
peu d’espoir ? de même que pour les pommes de terre
. Tu as recommencé à travailler, tu me diras
si ça marche un peu, comme je n’ais pas reçu
ta lettre du 16, je ne sais pas l’accueil que t’a
fait maître Giraud. Tu me décris dans ta lettre
ton voyage à Andrézieux, je n’avais pas reçu de
lettre où tu m’en as parlé, ce qui prouve que
plusieurs de tes lettres ne me sont pas parvenuent
. Rien de changé pour moi depuis hier. Je me
porte toujours bien et nous sommes toujours
au même endroit. Nous n’avons pas eu de pluie
hier et aujourd’hui il fait encore beau temps,
il serait à souhaiter que ça dure : la boue a
séchée, nous nous salissons bien moins et
avons moins froid aux pieds. Rien de particulier
ni d’intéressant à t’apprendre. Nous menons
toujours notre vie de sauvage dans nos trous
humides. Gare les rhumatismes, il y a eu pas mal
d’évacuation pour cela.
. Je t’ais déjà écris que jamais remis un coli à un
sergent qui partait en permission et qui devait
aller à Montbrison, c’est un ancien commis de chez
Rochette de la gare. Il devait remettre le coli à mon
oncle qui l’aurait fait parvenir par mon père, tu
me diras quand tu l’auras reçu.
Embrasse bien Zizou pour son papa. Bonjour
à ta mère, à ta grand-mère et à toute la fa-
mille. Bonne santé et bonne chance à tous.
. Ton petit homme tout à sa Jeannot
des bois et qui t’envoi ses meilleures caresses
ses plus doux baisers en attendant l’heu-
reux jour tant désiré qui nous réunira
et pour toujours cette fois. A demain ! Ma-
mour… Je pourrai peut-être encore te lire
Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces
et t’embrasse bien fort comme pour les
7 nuits si courtes. Quand reviendront-elles
. Je t’aime ! J’attend ! Simon Collay
_______________________________________________________________
Deux lettres le même jour ? Jusqu’ici, quand le cas s’est présenté, nous avons toujours réussi à comprendre, ici ce n’est pas aussi clair que cela. Il a sans doute écrit le matin , puis le soir après avoir constaté qu’il n’avait pas plus de courrier qu’à la distribution du matin.
Laissez votre message