Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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23 avril 1917 : Nous menons toujours notre vie de sauvage dans nos trous humides.

24 avril 2017 Laisser un commentaire

Tous les lapins ont crevé, décidément c’est la guigne complète.

On n’a pas idée de faire faire la tournée par un gamin.

.                         23 avril 1917
Ma Jeannot bien-aimée.
.           Je viens de recevoir à l’instant ta lettre du
17 courant et je suis content de lire de vos bonnes
nouvelles. Chère petite femme : tu me dis que les lettres
marchent mal, je m’en aperçois ; je n’ais encore pas
reçu ta lettre du 16, ta dernière était du 15, il y
a surement de tes lettres qui sont perdues ; on n’a pas
idée de faire faire la tournée par un gamin, il y
aurait quelque chose d’important ce serait pareil.
Tous les lapins ont crevés, décidément c’est la guigne
complète. Pour la vigne ne vous reste-t-il pas un
peu d’espoir ? de même que pour les pommes de terre
.     Tu as recommencé à travailler, tu me diras
si ça marche un peu, comme je n’ais pas reçu
ta lettre du 16, je ne sais pas l’accueil que t’a
fait maître Giraud. Tu me décris dans ta lettre
ton voyage à Andrézieux, je n’avais pas reçu de
lettre où tu m’en as parlé, ce qui prouve que
plusieurs de tes lettres ne me sont pas parvenuent
.    Rien de changé pour moi depuis hier. Je me
porte toujours bien et nous sommes toujours
au même endroit. Nous n’avons pas eu de pluie
hier et aujourd’hui il fait encore beau temps,
il serait à souhaiter que ça dure : la boue a
séchée, nous nous salissons bien moins et
avons moins froid aux pieds. Rien de particulier
ni d’intéressant à t’apprendre. Nous menons
toujours notre vie de sauvage dans nos trous
humides. Gare les rhumatismes, il y a eu pas mal
d’évacuation pour cela.
.  Je t’ais déjà écris que jamais remis un coli à un
sergent qui partait en permission et qui devait
aller à Montbrison, c’est un ancien commis de chez
Rochette de la gare. Il devait remettre le coli à mon
oncle qui l’aurait fait parvenir par mon père, tu
me diras quand tu l’auras reçu.
Embrasse bien Zizou pour son papa. Bonjour
à ta mère, à ta grand-mère et à toute la fa-
mille. Bonne santé et bonne chance à tous.
.    Ton petit homme tout à sa Jeannot
des bois et qui t’envoi ses meilleures caresses
ses plus doux baisers en attendant l’heu-
reux jour tant désiré qui nous réunira
et pour toujours cette fois. A demain ! Ma-
mour… Je pourrai peut-être encore te lire
Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces
et t’embrasse bien fort comme pour les
7 nuits si courtes. Quand reviendront-elles
.     Je t’aime ! J’attend ! Simon       Collay

 

_______________________________________________________________

Deux lettres le même jour ? Jusqu’ici, quand le cas s’est présenté, nous avons toujours réussi à comprendre, ici ce n’est pas aussi clair que cela. Il a sans doute écrit le matin , puis le soir après avoir constaté qu’il n’avait pas plus de courrier qu’à la distribution du matin.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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