Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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22 octobre 1915 : Il nous faut vivre d’espérance

27 octobre 2015 Laisser un commentaire

Recto
.                                          22 octobre 1915
( en haut à gauche :                               en haut à droite en vertical :
Je t’aime                                                   Hier je t’ai renvoyé
mamie des                                                de tes lettres tu me
bois. J’attend                                            feras savoir si tu les as
j’attend… ! C’est bien long)                    reçues et combien)

 Certes il ne faut pas se laisser aller, ça n’avance à rien

Que l’attente est longue

.                       Ma bien aimée

.                        petite femme

.       J’ai reçu hier soir ta lettre du 18 courant
c’est toujours avec plaisir que je lis tes
lettres qui m’apportent de bonnes nouvelles
de mes deux chéries et de tous ceux qui
m’intéressent. La vie que nous menons
n’est pas très gaie, ce n’est qu’impatience
et ennui. Que l’attente est longue et la
séparation cruelle, et dire que l’on serait
si heureux sans cette maudite guerre. Certe
il ne faut pas se laisser aller, ça n’avance
à rien, il faut se résigner et attendre le
plus patiemment possible en espérant que
nous serons épargnés et que nous n’aurons
pas de nouveaux malheurs à déplorer et
que nous aurons la joie d’êtres à nouveau
réunis que nous serons heureux, que nous
aurons le bonheur de pouvoir élever notre
Zizou et en faire un brave cœur, honnête
et bon. Il nous faut vivre d’espérance et
supporter le présent si terrible.
.     Je t’aime ma Jeannot : je ne me lasse-
rai jamais de te le dire, continuellement
je pense à toi et à notre gamine. Machi-
nalement, parfois, je forme des projets pour
nos heureux jours avenir ; je n’ai pas l’am-

 

 
Verso

J'aurais aussi désiré une photo où vous soyez toutes deux

Une vie facile, unie et pleine de tendresse

bition des richesses mais celle d’une vie
facile, unie et pleine de tendresse et d’amour
réciproque. Que nous serons heureux mamie
si notre vie commune nous est rendue. Mais
il faut attendre et savoir attendre en se découra-
geant le moins possible.
.         Je me porte pas trop mal. Ici le temps n’a
pas changé, il fait toujours froid et du brouil-
lard, c’est le temps d’hiver. Nous sommes tou-
jours au même endroit mais demain nous
devons descendre au village, nous allons y faire
des marches et de l’exercice, et cela, pour
nous reposer. Tu me dis que tu vas m’envoyer
un colis et 5 francs, je te ferai savoir quand
je le recevrai. Dans une lettre je t’avais deman-
dé du camphre, quand tu auras l’occasion
tu m’en enverras. Envoi moi aussi de tes
cheveux et de ceux de la gosse ; j’aurais aussi
désiré une photo où vous soyez toutes deux
quand il te sera possible de le faire tu
me feras plaisir. Au revoir ma Jeannot
chérie, ton Simon t’aime de tout son cœur
plein de nos jolis souvenirs. Embrasse bien
notre Zizou pour moi, parle lui de son papa
qui brule de vous revoir. Je t’aime et te bise
bien fort sur tes lèvres comme pendant
les 7 jours qui ont étés si vite écoulés. Mes
meilleures caresses à ce que j’ai de plus cher
au monde : Jeannot, Zizou, mes deux gosses
chéries et hélas si loin de moi.
.      Bien des choses et bien le bonjour pour
moi à ta mère, à ta grand-mère et a
mes parents quand tu les verras. Bonjour
au tonton de la Craze si possible de même
à ta tante et à tous les parents. Au revoir
et bonne santé à tous. Vivement la fin de
la guerre et le retour de notre bonheur.
Ton petit mari.   Simon               Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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