Recto
. 18 octobre 1915
( en haut à gauche :
Je t’aime
petite femme de toute
mon âme. J’attend !
Souviens-toi ! notre bonheur passé
nos 7 jours si courts.)
. Ma Jeannot bien-aimée
. Je n’ai rien reçu de toi hier
soir. J’espère que malgré cela vous êtes
tous en très bonne santé et que rien de
fâcheux ne s’est produit pour aucun de
ceux que j’aime et que le temps me dure
de revoir. Moi je vais toujours à peu
près je me porte assez bien mais je m’en-
nui toujours. Je suis toujours de plus en
plus impatient de voir revenir la paix
qui malheureusement n’est pas encore là.
. Je suis complètement dégouté, je deviens
de plus en plus grincheux, je n’aime pas
entendre rire ça me porte sur nerfs, ni
chanter ça m’agace tellement que parfois
quand mes camarades chantent et rent rient
Verso
je sort dehors. C’est idiot ! je comprend très
bien que je ferais mieux de faire comme les
autres, mais je ne peux pas. Je pense continuelle-
ment à toi et à notre enfant. je n’ai qu’un désir
celui de vous revoir le plus tôt possible de
reprendre ma place près de vous. J’attend
depuis que je vous ai quittées, j’attend et rien,
toujours rien. Ma Jeannot : je voudrais
bien que tu m’envoi votre photo, mes deux
chéries ensemble, si cela t’est possible.
Je serais content de vous avoir, l’autre que
j’ai n’est pas très bien. J’ai reçu une lettre
de mon frère Louis datée du 13 courant,
il me dit qu’il est légèrement indisposé
mais que ce n’est pas grave, le temps a des
alternatives de beau et de pluie et son tra-
vail est toujours pareil. Ici c’est pareil,
nous n’avons pas encore bougés de place.
. Au revoir ma Jeannot aimée, ton
Simon ne t’oubli pas et t’envoi ses plus
douces caresses. Je t’embrasse bien fort sur
tes lèvres. Mille bisettes à notre Zizou. bien
des choses à toute la famille. Bonne san-
té et bonne chance à tous. Tout à toi et pour
toujours : Simon Collay
( en vertical à gauche :
Mon frère vous envoi mille baisers. Il me demande
si Georges m’a écrit. Il attend lui aussi de le lire.)
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