Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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18 octobre 1915 : je n’aime pas entendre rire ça me porte sur les nerfs

18 octobre 2015 Laisser un commentaire

Recto

Je suis toujours de plus en plus impatient de voir revenir la paix

Nos 7 jours si courts

.                                    18 octobre 1915
( en haut à gauche :
Je t’aime
petite femme de toute
mon âme. J’attend !
Souviens-toi ! notre bonheur passé
nos 7 jours si courts.)

.            Ma Jeannot bien-aimée

.         Je n’ai rien reçu de toi hier
soir. J’espère que malgré cela vous êtes
tous en très bonne santé et que rien de
fâcheux ne s’est produit pour aucun de
ceux que j’aime et que le temps me dure
de revoir. Moi je vais toujours à peu
près je me porte assez bien mais je m’en-
nui toujours. Je suis toujours de plus en
plus impatient de voir revenir la paix
qui malheureusement n’est pas encore là.
.     Je suis complètement dégouté, je deviens
de plus en plus grincheux, je n’aime pas
entendre rire ça me porte sur nerfs, ni
chanter ça m’agace tellement que parfois
quand mes camarades chantent et rent rient

 

 
Verso

J’attends depuis que je vous ai quittées, j’attends et rien

Je ferais mieux de faire comme les autres

je sort dehors. C’est idiot ! je comprend très
bien que je ferais mieux de faire comme les
autres, mais je ne peux pas. Je pense continuelle-
ment à toi et à notre enfant. je n’ai qu’un désir
celui de vous revoir le plus tôt possible de
reprendre ma place près de vous. J’attend
depuis que je vous ai quittées, j’attend et rien,
toujours rien. Ma Jeannot : je voudrais
bien que tu m’envoi votre photo, mes deux
chéries ensemble, si cela t’est possible.
Je serais content de vous avoir, l’autre que
j’ai n’est pas très bien. J’ai reçu une lettre
de mon frère Louis datée du 13 courant,
il me dit qu’il est légèrement indisposé
mais que ce n’est pas grave, le temps a des
alternatives de beau et de pluie et son tra-
vail est toujours pareil. Ici c’est pareil,
nous n’avons pas encore bougés de place.
.         Au revoir ma Jeannot aimée, ton
Simon ne t’oubli pas et t’envoi ses plus
douces caresses. Je t’embrasse bien fort sur
tes lèvres. Mille bisettes à notre Zizou. bien
des choses à toute la famille. Bonne san-
té et bonne chance à tous. Tout à toi et pour
toujours : Simon Collay

( en vertical à gauche :
Mon frère vous envoi mille baisers. Il me demande
si Georges m’a écrit. Il attend lui aussi de le lire.)

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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