Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

22 novembre 1918 : Je souhaite reprendre ma place à la compagnie.

7 décembre 2018 Laisser un commentaire

Tu me  dis  que qu’on va vous donner du charbon ce ne sera pas trop tôt.

Tu ne te remets pas vite.

.       22 Novembre 1918      Ma Jeannot bien-aimée

.        C’est avec plaisir que je viens de lire ta lettre du 17 courant ainsi que celle du
Je suis content de vous savoir tous en bonne santé : seulement tu ne te remets pas vite , tu sens une douleur entre les deux épaules et l’estomac te fait toujours mal, en plus de cela le mami ne vous laisse
guère tranquilles, il est bien pénible, aussi tu n’es pas forte ; pourtant tu as bon appétit me dis-tu … soigne
toi ma Nonot et si tu sens que ça ne va pas bien vois le médecin. Tu ferais pas mal de prendre du fortifiant
comme je te l’ais déjà dis. Méfie-toi bien de ne pas tomber malade, ça ne serait pas drôles ; prends des précau-
tions. Le mami se porte très bien, tu me dis qu’il a presque doublé, seulement lui aussi ne sera pas de
grosse race ; zizou ne veut pas le donner, elle s’y est attachée à présent. Elle va bien elle aussi et elle est tou-
jours bien diable et continue ses séries de sottises. Elle attend avec impatience que je revienne pour que je
la fasse danser, pour la mener au Chalet voir la grosse musique, si elle commence déjà à vouloir aller dan-
ser qu’est-ce que ça va-t-être quand elle aura 16 ans.
.      D’après ce que tu me dis vous avez eu de la neige ; ça commence bonheur cette année. Tu me
dis  que qu’on va vous donner du charbon ce ne sera pas trop tôt, peut-être qu’à présent que les usines
de guerre ont ralentit le travail il y en aura davantage.
.      Pour moi la santé est toujours bonne. Je t’écris du même endroit qu’hier, les nuits sont
froides mais dans la journée il ne fait pas trop mauvais. Hier et aujourd’hui nous avons eu le soleil
C‘est plus gai que quand il fait sombre.
.            Hier soir mon bataillon est arrivé içi ; j’ais revu Gorand et Faure tous les deux sont
en bonne santé et t’envoi bien le bonjour. J’ais aussi revu tous mes camarades de ma compagnie
j’étais content de les revoir, toute la soirée je suis resté avec eux.
.            Nous partons en renfort au régiment demain. J’ais que peur qu’il me change ne bataillon
je n’y tient pas du tout ; il me tarde de savoir à quoi m’en tenir. Je crains aussi qu’il me fiche à la
musique, il paraît que bon gré mauvais gré ils ramassent tous les musiciens qu’ils savent. Ça
ne me dit rien du tout la musique ne m’intéresse plus et puis à présent ce n’est plus le filon, il y a
trop de travail. Enfin … attendons nous verrons bien. Je souhaite de reprendre ma place à la com-
pagnie avec les quelques anciens copains qui restent.
.            Au revoir Mamour. J’espère que ma carte te trouvera complètement remise, que le mal
d’estomac et la douleur entre les épaules auront disparus. Surtout soigne-toi bien. Tâche de te procurer
un peu de bon quina. Embrasse bien fort notre fils et notre fille pour leur papa qui serait bien content
de vous revoir. Bien le bonjour à ta mère j’espère qu’elle se porte toujours bien ainsi que chez moi à qui
tu donneras de mes nouvelles si tu en as l’occasion.
.            A demain ma Nonot des bois. Ton petit mari qui t’adore de toutes ses forces, de tout son cœur
plein de toi, t’envoi ses plus douces caresses et ses plus tendres bisettes. Je t’aime bien … bien et je t’em-
brasse bien fort des millions de fois. Souviens-toi ! attend-moi !
.                          Ton Simon qui pas un instant ne t’oublie attend impatiemment l’heureux jour
qui  nous réunira pour toujours et nous rendra notre vie commune et tout notre bonheur d’autrefois.
.                  Je n’aime que toi … rien que toi tu es ce que j’ais de plus cher avec nos deux bambins
.                       Ton petit homme
.                                     Simon          Collay

 

____________________________________________________________________________

Voici une lettre très large, ce qui donne cet aspect déstructuré à la recopie.

Vous pourriez aimer lire ...

18 novembre 1918 : il nous faut être prudents car il y a des grenades, des obus non éclatés …
8 décembre 1918 : Georges me dit qu’il se ressent des gaz. C’est long à guérir cette saleté.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales