Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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18 novembre 1918 : il nous faut être prudents car il y a des grenades, des obus non éclatés …

30 novembre 2018 Laisser un commentaire

Recto
.                             18 Novembre 1918
.            Bien chère petite fenotte
.    J’attends avec impatience de te relire. Hier je n’ais
rien reçu, aurais je plus de chance ce soir ? Je m’en-
nui  de rester sans nouvelles sans savoir si vous êtes
en bonne santé, si rien ne vous contrarie. Notre fils
est-il toujours aussi pénible la nuit et notre Zizou
est-elle toujours diable ; va-t-elle à l’école ?
.        Pour moi rien de changé depuis hier. Je
t’écris du même patelin, nous n’avons pas encore
déménagé. Ce matin à 7 heures ½ il a fallut se
mettre au travail qui consiste au récupérage du
matériel qui traine de tous côtés ; il y a un peu
de tout et il nous faut êtres prudents car il y a des
grenades, des obus non éclatés … Tout à l’heure nous
allons nous remettre à notre tâche jusqu’au soir.
.    Le temps est toujours froid, surtout les nuits
.  Je ne sais pas si nous partirons d’ici demain
On s’y attend toujours, ça ne peut tarder.
.        Et toi Mamour … Est-ce que ça va ? Est-ce
que rien ne te crée de soucis. Nos deux gosses
vont-ils bien, ainsi que ta mère et toute la fa-
mille. C’est tout de même embêtant de ne pas rece-
voir de lettre et de tirer peine pour ceux que l’on
aime. Ah ! bien vivement que ça soit complète-
ment  fini et que je puisse reprendre définitivement
ma place près de vous. Tu peux croire que le temps
me dure. Vivre toujours ensemble, ne plus êtres
séparés, quelle joie Mamie chérie ! Comme nous
serions heureux. Il nous faut encore prendre
patience et il faut encore bien compter trois mois
avant que notre désir ne soit réalisé … Qu’ils
vont me paraître longs ces jours qui nous séparent
encore.
.        Au revoir ma Jeannot des bois. Em-
brasse bien fort notre fils et notre fille pour
leur papa qui pense à vous constamment

 

Notre Zizou est-elle toujours diable ; va-t-elle à l’école ?

Notre fils est-il toujours aussi pénible la nuit ?

Espérons que nous ne tarderons pas de revivre ce beau temps.

Comme autrefois alors que nous étions heureux.

 

Verso
et vous envoi à tous les trois ses plus douces
et plus tendres caresses en attendant de pou-
voir vous les prodiguer pour de bon.
.  Bien le bonjour pour moi à ta mère, a
ta grand-mère, à chez moi, à toute la fa-
mille. Bonne santé à tous en attendant
impatiemment d’avoir de vos nouvelles.
.        Ton petit mari qui t’aime de toutes
ses forces t’envoi de bien douces caresses
et t’embrasse bien fort des millions de fois
comme autrefois alors que nous étions heureux
tu te rappelle ? Espérons que nous ne tarderons
pas de revivre ce beau temps.
.        A demain petite fenotte aimée.
N’oublie pas ton Simon qui constam-
ment pense à toi, à nos deux bambinos et
aux beaux jours que nous pourrons revivre
bientôt.
.        Je t’adore, toi seule pationnément
et pour toujours.

.        – Souviens-toi ! Attends-moi !
.            Simon        Collay

.        38 infanterie. 4ème compagnie au
.                     CID     Secteur : 73

N’as-tu rien su encore au sujet de ton frère ?

 

—————————————————————-

Notons la dernière phrase de Simon qui demande à sa femme si elle a des nouvelles de son frère : la famille Vachez n’a plus de nouvelles d’Etienne depuis fin août 1914 et apparemment elle ne sait toujours rien de manière officielle. Son acte de décès précise qu’il est mort à Loupmont le 27 septembre 1914, blessures de guerre, jugement rendu le 8 décembre 1916 et transcrit à Moingt le 21 janvier 1917. Alors que sur sa fiche militaire (Montbrison 1907,matricule 1390), il est noté décédé à Saint Benoît ( ? ). Par ailleurs le Journal de marche de son régiment montre de lourdes pertes sur l’attaque du village de Loupmont ( Meuse) qui a duré 3 jours du 26 au 28 septembre. Mis à part les officiers, aucun nom n’est mentionné. Son nomn’apparaît pas non plus sur le site sépulture des hommes.

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16 novembre 1918 : Hélas ! il faut encore attendre.
22 novembre 1918 : Je souhaite reprendre ma place à la compagnie.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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