. 21 Septembre 1917
( en haut à gauche : Ton/Simon/Collay)
. Ma Jeannot chérie
. J’ais reçu hier soir ta lettre du
16 courant. Je suis content de savoir
mes deux gosses chéries en parfaite santé.
. Notre Zizou, me dis-tu, est dotée
d’un appétit féroce, elle aime beau-
coup la viande et en mange beaucoup
elle est de la race des carnivores. A
présent qu’elle a un revolver, elle va
faire la chasse, vous n’aurez plus be-
soin d’acheter la viande.
. Pour moi rien de bien changé depuis
hier. Je me porte très bien et nous som-
mes toujours au même endroit. Nous
n’avons pas trop mauvais temps. Par
exemple nous avons un commandant
de compagnie qui nous embête de belle
façon. Quel être … C’est à se demander
s’il est fou ou s’il le fait. Ce matin il
nous a envoyé une autre note à signer
et il a puni de 6 jours de prison un
de mes camarades brancardier pour
une vétille. Maintiendra-t-il la puni-
tion ? Le temps me dure de le savoir.
Pour un Montbrisonnais il y a un drôle
de moineau, s’ils étaient tous comme ça
il serait bon de tous les détruire pour débar-
rasser la sociétée. Il a pris ses galons de
lieutenant au petit dépôt, mais vite qu’il
y retourne pour prendre ceux de capitaine
vite qu’il nous débarrasse.
. Au revoir petite fenotte. Je ne t’écris
pas plus longuement pour aujourd’hui. Je
suis agacé, énervé par ce qui nous est arri-
vé ce matin.
. Embrasse bien notre petite Zizou pour
moi. Bien le bonjour à ta mère, à chez
moi à toute la famille. Bonne santé
et bonne chance à tous.
. Ton petit mari qui t’adore
et qui est tout à toi. Continuellement je
pense à ma Jeannot des bois. Le temps me
dure bien de te revoir. Je t’aime ! j’attend !
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