Recto
. 20 Septembre 1917
. Ma petite fenotte chérie
. J’ais reçu hier soir ta lettre du 15 cou-
rant. Je suis content de te lire régulière-
ment et d’avoir de vos bonnes nouvelles ;
la santé est bonne c’est le principal.
Notre Zizou, me dis-tu a bien grandit
mais elle est maigre. Elle a bon appé-
tit, quand elle aura assez grandit
elle engraissera : elle ne peut pas
faire les deux à la fois.
. Tu me dis que tu es toujours
contente de ta journée. Tant mieux !
Espérons que ça ira de façon à se que
tu puisse toujours te tirer d’affaires.
. Mon père m’a écrit. J’ais reçu
sa lettre hier avec un billet de
5 francs. Il me donne de bonnes
nouvelles de toute la famille. Il
me dit qu’il a eu la visite du Zi
zou. Que Joanny est venu en
perm de 4 jours et qu’il m’attend
ainsi que le Georges et qu’il serait
content de nous avoir ensemble, de
faire notre possible pour ça. Je ne
demande pas mieux mais il faudrait
que je sache exactement quand on
frère ira et quand elle commenceront
pour nous. Pour le moment je ne
Verso
sais rien de précis. C’est très
compliqué ces permissions.
. Mamie chérie. Je n’ais pas grand-
chose à t’apprendre depuis hier. Je me
porte bien et nous n’avons pas trop
mauvais temps quoique aujourd’hui
il soit un peu sombre. C’est peut-être
la pluie. Le secteur est toujours assez
calme.
. Hier je t’ais causé de notre commandant
de compagnie. Ce matin il nous a envoyé
une note sur le cahier de rapport comme
quoi nous devions faire ci et ça. Il fal-
lait que le plus ancien de nous signe la
note. Premier nouveau ; nous n’avons
jamais rien vu de semblable, il doit
chercher à se distinguer des autres, nous
n’avons rien signé du tout. On vient
de nous dire qu’il nous aurait mit cha-
cun 8 jours de prison. C’est ce que nous
verrons. Il ne faut pas qu’il se figure que
nous allons nous laisser faire.
. Je ne t’écris pas plus longuement
pour aujourd’hui car nous avons pas
mal de travail.
. Embrasse bien notre gentille gamine
pour son papa. Bien le bonjour à ta
mère, à toute la famille.
. Bonne santé et bonne chance
à tous.
. Ton petit mari qui pense à toi
continuellement et attend avec beau-
coup d’impatience de te revoir et de
pouvoir te biser bien fort.
. Je t’adore de tout mon cœur plein
de toi, de toutes les forces de mon âme
. Je t’aime bien… bien. A demain
. Ton Simon
J’espère te relire ce
. soir Collay
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