Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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20 mars 1916 : j’ai toujours eu et j’aurai toujours les galons en horreur

28 mars 2016 Laisser un commentaire

Recto

Mes jambes n’ont plus de forces, je suis fatigué

De la teinture
d’iode sur la poitrine

.           20 mars 1916

.      Ma Jeannot chérie

.    Il est 9 heures du matin. Je reviens de la
visite le major ne m’a pas reconnu. Cet
après-midi il faudra que j’aille à l’exercice
il m’a tout de même fait mettre de la teinture
d’iode sur la poitrine. Ca ne va pas plus
mal, je tousse un peu moins, mais mes
jambes n’ont plus de forces, je suis fatigué,
je ne me sens aucun courage.
Aujourd’hui le temps menace de changer
il fait sombre, il se pourrait qu’il
tombe de l’eau. Rien de bien nouveau
par ici. Mon camarade Giraud vient
d’être nommé caporal, il quitte notre escoua-
Si je l’avais voulu c’est moi qui au-
rait été nommé, l’adjudant me l’avait
demandé mais j’ai refusé. Certes j’aurais
été un peu plus tranquil, mais j’ai
toujours eu et j’aurai toujours les galons
en horreur, le métier militaire ne m’a
jamais plût et encore moins à présent

 

 

 

Centre gauche

 

qu’auparavant. Je ne désire qu’une
chose : la paix le plus tôt possible,
le retour près de ceux que j’aime.
Vivement que je redevienne civil vive-
ment que notre bonheur nous soit rendu.
.   Chère petite femme. J’ai reçu hier
soir le colis que tu m’avais expédier
au secteur 135, il est arrivé tout de
même et en bon état. Je te remerci
beaucoup, mais une autre fois ne me
met plus de ces grandes boites de
maquereaux, une fois ouvert on est
obligés d’y manger et ça fait trop
à la fois. Si tu peux avoir des chevretons
qui puisse s’envoyer tu me ferais bien
plaisir, c’est ce qui me fait le plus
envie.
.  Je m’arrête pour le moment, les
camarades arrivent de l’exercice
on va manger la soupe. Je continuerai
ma lettre après.
Nous avons mangé. l’ordinaire est ce
qu’il était auparavant. Pas trop fameux.
A midi et demi nous avons revue de
nos appareils protecteurs contre les gazs
à deux heures moins un quart départ
pour l’exercice. Je veux attendre de
revenir de l’exercice avant de finir
ma lettre, peut-être que je pourrais
te lire auparavant.
Au revoir ma Jeannot à tout
à l’heure. Je t’aime et pense a
toi toujours.

A midi et demi nous avons revue de nos appareils protecteurs contre les gaz

Vivement que je redevienne civil

 

Centre droit

Nous arrivons de l’exercice, il
est 5 heures passés. On nous a fait
trotter à tenant à travers champs
et bois. Ils ne savent pas comment
nous embêter. Un drôle de repos.
Pas possible qu’on nous embête de
la sorte. Quand donc ça finira-
t-il ? Il y en a mare de métier
de chien, de ce bagne.
Je n’ai pas eu de tes nouvelles
aujourd’hui. Pas de lettres de
personne. J’espère que demain
je pourrai te lire.
Je m’arrête car le vaguemestre
est là.
Au revoir ma bien chère
petite femme. Embrasse bien le
Zizou pour moi. Bien des
choses à toute la famille
Je t’embrasse bien fort
sur tes lèvres
Je t’aime   Simon  Collay

 

 

Verso

Bien des choses à tous les parents.

à mes deux gosses
bien-aimées

Un million de bien doux
baisers à mes deux gosses
bien-aimées.
Bien des choses à tous
les parents.
Au revoir
Je vous aime

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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