Recto
J’ai 20 janvier 1915
reçu une
lettre du
Louis il se porte
bien et attend de chan
ger de village
Ma Jeannot chérie
Je viens de recevoir la lettre du 15 janvier
à l’instant. Je suis heureux de recevoir la
correspondance un peu régulièrement.
Je suis content de savoir que tous vous vous
portez bien puisque personne n’est malade.
Il est embêtant tout de même de ne rien
pouvoir savoir de précis au sujet de ton frère
ta mère est embêtée cela se comprend
mais tout de même on ne doit pas déses
pérer avant de savoir, tu lui donneras bien
le bonjours de ma part. je me porte bien
et je tâcherai de me conserver le plus possi
ble. Demain nous devons retourner aux
avants postes, je me demande quand se ter
minera cette vie, quand donc aurons-nous
la paix si attendue. Quand donc vous
reverrai-je. J’attends ! le temps me dure
de pouvoir embrasser ma Jeannot et mon
Zizou,de revoir tous mes parents qui me
Verso
son chers. Cà n’a pas l’air de se décider.
Ma chère femme : ta lettre m’a fait plaisir mais
on dirait que tu as une arrière pensée ; certe tu
m’aimes mais tu me laisses entrevoir que notre amou
amour n’est plus le même qu’à ses débuts. pour moi
il est plutôt de plus en plus fort, je t’adore, tu es
mienne, toi et notre chère petite Zizou vous êtes tout
pour moi, je n’ai qu’une idée revoir mes deux êtres
chers sans lesquels la vie pour moi serait im
possible. J’espère que tu t’abuse : ne songe plus à se
qui a pu porter atteinte à notre tendresse, oublions
cela, songeons à l’avenir que je tacherai de rendre le
plus agréable possible. Je t’aime ! j’espère que je
suis payé de retour, nous serons heureux ma
Jeannot. Que la guerre finisse, le bonheur re
naitra pour nous. Au revoir chère femme,
je t’embrasse bien fort, notre enfant aussi.
A bientôt de te lire à nouveau. Ton petit homme
qui t’adore. Bien des choses à toute la famille
Je t’aime : ton Simon Collay
Mon camarade vous envoi à tous bien le bon
jours. Nous nous accordons comme deux frères
Billet
joint à la lettre du 20, qui semble mieux correspondre à la lettre du 2 janvier (ou du 1er s’il y en a eu une)
Recto
Voici venir l’année 1915. J’avais l’habitude
le premier jour de l’année nouvelle d’embras-
ser bien fort tous ceux que j’aime. Ce devoir
je ne pourrais l’accomplir cette année, je suis
séparé de tous ceux qui me sont chers et c’est
de loin, par une lettre que je suis réduit de
vous envoyer les vœux, que mon cœur plein
de vous, forme en espérant qu’ils s’accomplis-
sent. Je vais procédé comme si j’étais à Mont-
brison : j’embrasse bien fort ma chère femme
et mon petit Zizou. J’embrasse mon oncle si
Verso
bon et a qui je dois beaucoup. Je vais ensuite chez mes
parents embrasser mon père, ma chère mère et
mes frères. Ensuite je vois l’oncle de la Craze que
j’embrasse aussi. A vous tous j’aurais fais
les meilleurs vœux de bonne santé, de réussi-
te, de plus grand bonheur possible et je sou
souhaite que tout mon cœur la fin de la guer-
re qui nous rendra à tous la tranquillité et
le retour d’une vie plus heureuse. Votre mari
fils, filleul et frère qui vous aime et pense à vous
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