Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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2 mars 1918 : nous avons fait la grosse bêtise.

2 mars 2018 Laisser un commentaire

Recto

Nous en avons pris trop à notre aise à ma dernière permission.

Je suis tout bouleversé.

2 oct Mars 1918
( en haut à gauche : Je t’adore /
et t’envoi mes / plus douces caresses/
Collay)
.                Ma Jeannot chérie
.    Je viens de lire à l’instant ta carte
du 26 écoulé et je suis tout bouleversé.
décidément nous en avons pris trop a
notre aise à ma dernière permission
et nous avons fait la grosse bêtise. Quand
je pense que j’accusais Joanny de négligen-
ce… Aussi tu étais aussi gourmande que
moi … la bêtise est faite … mais tout de
même ça m’ennui ! – Que faire ? – Tu
me demande ce que j’en pense, que tu
feras ce que je voudrai … Je ne sais que
te conseiller … ce que je veux c’est que
tu sois heureuse et que ta santé soit

 

 

 

Centre gauche

Je suis ennuyé … bien ennuyé et je ne sais que te dire.

Ah ! si nous étions riches.

toujours bonne. Les temps sont dures
… la vie difficile. La perspective d’un
autre mami à élever n’est pas des
plus drôles. Ah ! si nous étions riches
ça irai tout seul. La guerre n’est
pas finie, malheureusement, si elle
était finie et que j’ais repris ma place
près de vous, je serais même content.
Tu ne pourrais pas l’élever, tu serais
obligée de le mettre en nourrice, la vie
n’est déjà pas si commode, l’état n’est
pas si large … Je suis ennuyé … bien
ennuyé et je ne sais que te dire …
Je t’aime bien ma Jeannot … j’aime
bien notre Zizou, j’aime tout ce qui
est de toi, mais je ne voudrais pas que
tu sois malheureuse et que la vie te
sois difficile. Je ne voudrais pas non

 

 

 

Centre droit

Cet évènement me bouleverse et m’ennuie.

La santé avant tout.

plus que ta santé soit atteinte, la
santé avant tout, ne la risque jamais
Fais comme tu l’entendras Mamour.
Si tu crois qu’il te soit possible,
sans être trop dans la gêne, laisse
faire. Fais en sorte de n’avoir pas
de regret.
.    Je t’adore petite fenotte. Je ne
te voudrais pas malheureuse et
cet évènement me bouleverse et
m’ennui. Je serais bien content que
ce ne soit qu’une fausse alerte.
Ah ! si je savais que nous soyons bien-
tôt réunis pour toujours, ça change-
rait ; malheureusement les épreuves
ne sont pas finies. Vivement la fin
de cette incertitude, vivement la
Paix. Je l’attends avec de plus
en plus d’impatience et maintenant
ça va-t-être pire.

 

 

 

Verso

Fais comme tu l’entendras et de façon à ne rien regretter plus tard.

A présent je vais être bien inquiet.

Ne reste pas sans m’écrire, ma Nonot
car à présent je vais être bien inquiet
J’attends impatiemment demain
pour te relire.
.    Au revoir petite femme. Embrasse
bien Zizou et fais comme tu l’entend-
ras et de façon à ne rien regretter plus
tard. Tout ça est bien ennuyeux …
Enfin … il faut en prendre son parti
.    A demain ma Jeannot des bois
que la chance ne nous abandonne
et que nous soyons réunis au plus
tôt. Bien le bonjour à ta mère et
à toute la famille.
.    Ton Simon qui t’adore et qui
t’embrasse passionnément, comme
pour la perme.
.    Ecris-moi vite. Il me tarde de
savoir ce que tu auras résolu

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Jeanne 28 février 1918 : Zizou attend toujours la semaine prochaine pour te revoir.
Jeanne 9 mars 1918 : Les évènements ne sont pas bons.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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