Lundi 2 avril 1917
( en haut à gauche : Ton Si/mon tout à/toi Collay )
. Ma bien chère petite femme
. Je me dépêche de t’envoyer deux mots, car il ne
m’est pas facile d’écrire les camarades nettoie le can-
tonnement et installent un poêle et je les gêne un peu
dehors il fait beaucoup de vent et pas chaud.
. Rien je n’ais rien reçu de toi ni ne t’ais
écris. Le matin à 6heures ½ nous nous mettons en
route nous avons marché toute la journée avec
énormément de boue et la pluie de temps en temps.
Nous sommes arrivés à destination à 6 heures ½
du soir, ce qui fait que nous sommes restés juste
douze heures sur les chemins, tout notre bazar sur
le dos et les pieds dans la boue. Nous n’en pou-
vions plus nous avons fait au moins de 32 à 34
kilomètres, chargés comme des bourriquots. Cette nuit
nous avons couchés dans une écurie, nous n’aurions
pas éter trop mal si nous avions eu de la paille,
mais nous n’en avions pas du tout. nous nous
sommes couchés sur la terre et nous avons dormi
tout de même car nous étions bien fatigués.
J’ais eu un peu froid car ça a gelé cette nuit.
. Nous sommes dans des parages qui nous sont
complètement inconnus. nous habitons un village
évaccué par les bôches, toutes les maisons sont
brûlées. Il n’y a que des caves, des hangars ou des
écuries. Nous nous sommes rapprochés des lignes
on ne trouve absolument rien par ici, pas be-
soin d’avoir d’argent dans le porte-monnaie.
On dit que nous serions ici pour quatre ou cinq
jours mais je crois que personne ne sait rien
un ordre peut arriver d’un moment à l’autre
attendons et espérons que tout se passe bien.
. Au revoir ma Jannot des bois. J’espère que ce soir
Je pourrai te lire et avoir de vos bonnes nouvelles a
Tous. Bien le bonjour à tous nos chers parents.
Mille bisettes à notre petite Zizou de son papa
. Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces et t’em-
voie ses plus douces caresses. Je t’embrasse bien fort
sur ta bouche. A demain mamie chérie
j’ais les doigts gelés, il ne fait pas chaud du tout.
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Les journaux de marche nous indiquent qu’ils sont arrivés à Esmery Hallon, dans la Somme.
D’ailleurs, Simon l’indique dans sa lettre du 5 avril, encore une fois dissimulé dans les fleurs. Est-ce pour éviter la censure ?
Cette lettre ne sera pas publiée car nous n’avons qu’une photo du recto et elle très abimée par les vers
Le régiment de Simon stationne entre Esmery Hallon, Verlaines et Ham
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