Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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2 avril 1917 : nous habitons un village évacué par les bôches.

8 avril 2017 Laisser un commentaire

On dit que nous serions ici pour quatre ou cinq jours mais je crois que personne ne sait rien.

Il ne m’est pas facile d’écrire.

Lundi            2 avril 1917
( en haut à gauche : Ton Si/mon tout à/toi     Collay )
.             Ma bien chère petite femme
.     Je me dépêche de t’envoyer deux mots, car il ne
m’est pas facile d’écrire les camarades nettoie le can-
tonnement et installent un poêle et je les gêne un peu
dehors il fait beaucoup de vent et pas chaud.
.     Rien je n’ais rien reçu de toi ni ne t’ais
écris. Le matin à 6heures ½ nous nous mettons en
route nous avons marché toute la journée avec
énormément de boue et la pluie de temps en temps.
Nous sommes arrivés à destination à 6 heures ½
du soir, ce qui fait que nous sommes restés juste
douze heures sur les chemins, tout notre bazar sur
le dos et les pieds dans la boue. Nous n’en pou-
vions plus nous avons fait au moins de 32 à 34
kilomètres, chargés comme des bourriquots. Cette nuit
nous avons couchés dans une écurie, nous n’aurions
pas éter trop mal si nous avions eu de la paille,
mais nous n’en avions pas du tout. nous nous
sommes couchés sur la terre et nous avons dormi
tout de même car nous étions bien fatigués.
J’ais eu un peu froid car ça a gelé cette nuit.
.      Nous sommes dans des parages qui nous sont
complètement  inconnus. nous habitons un village
évaccué par les bôches, toutes les maisons sont
brûlées. Il n’y a que des caves, des hangars ou des
écuries. Nous nous sommes rapprochés des lignes
on ne trouve absolument rien par ici, pas be-
soin d’avoir d’argent dans le porte-monnaie.
On dit que nous serions ici pour quatre ou cinq
jours mais je crois que personne ne sait rien
un ordre peut arriver d’un moment à l’autre
attendons et espérons que tout se passe bien.
.    Au revoir ma Jannot des bois. J’espère que ce soir
Je pourrai te lire et avoir de vos bonnes nouvelles a
Tous. Bien le bonjour à tous nos chers parents.
Mille bisettes à notre petite Zizou de son papa
.    Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces et t’em-
voie ses plus douces caresses. Je t’embrasse bien fort
sur ta bouche. A demain mamie chérie
j’ais les doigts gelés, il ne fait pas chaud du tout.

 

_______________________________________________________________________

Les journaux de marche nous indiquent qu’ils sont arrivés à Esmery Hallon, dans la Somme.

D’ailleurs, Simon l’indique dans sa lettre du 5 avril, encore une fois dissimulé dans les fleurs. Est-ce pour éviter la censure ?

Le lieu où se trouve Simon début avril 1917.

Nom de lieu caché dans les fleurs

 

Cette lettre présente des trous de vers

Ensemble du recto de la lettre du 5 avril

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette lettre ne sera pas publiée car nous n’avons qu’une photo du recto et elle très abimée par les vers

 

 

 

Le régiment de Simon stationne entre Esmery Hallon, Verlaines et Ham

On voit bien les 3 communes où stationne le régiment de Simon

Carte d’état-major

 

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6 avril 1917 : Nous sommes quatre, quatre sous l’uniforme.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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