Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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19 mai 1916 : Quelle affreuse guerre tout de même.

19 mai 2016 Laisser un commentaire

Recto

Elle fait un raffut sempiternel quand elle veut quelque chose

Elle est toujours bien diable

.                        19 mai 1916

( en haut à gauche :
Je te renvoi
deux de tes lettres
Ton Simon
Collay)

.          Ma bien chère petite femme

.              J’ai reçu hier soir ta lettre du 15
.      courant, mais je crois que ta lettre doit-être
du 14 du dimanche. Je suis toujours bien
content de te lire et d’apprendre de vos bonnes
nouvelles à tous, mais tu ne me parle pas
si tes pieds vont mieux ou plus mal.
.      Notre gosse se porte toujours à merveille
elle est toujours bien diable à ce que tu me
dis et fait un rafût sempiternel quand
elle veut quelque chose, il faut prendre
l’habitude de ne pas lui accomplir ses
quatre volontés à cette jeune demoiselle,
elle finirait par devenir trop exigeante et
par le fait insupportable et mal élevé, il
faut commencer de la corriger un peu quand

 

 

 

Verso

Je suis guéri de mon indisposition

J’ai repris de l’appétit

elle le mérite. En attendant embrasse-la
bien fort pour son papa qui, malheureuse-
ment ne peut pas prendre le train pour aller
vous voir. Ce n’est pas que l’envie lui man-
que ; ce serais même avec beaucoup de
joie, qu’il partirai embrasser ses deux gosses
qu’il aime par-dessous tout au monde.
.    Pas grand-chose de changé par ici. Nous
n’avons guère de temps à nous. Heureuse-
ment que nous avons toujours le soleil.
.   J’ai repris de l’appétit, je suis guéri de
mon indisposition, il n’y a que mon bras
gauche qui est toujours enflé et qui me
gêne un peu, il guérira bien lui aussi.
.    Ma Jeannot chérie : tu me dis que vous
êtes obligées d’aller à l’économie. Je m’en doute
bien, certe, ce n’est une petite affaire pour vous
que de marcher à [    ] l’économie, tout est
cher et s’il y a des endroits où l’argent se gagne
assez facilement il n’en est pas de même pour
toi. Que veux-tu ! Il nous faut prendre patien-
ce de bon gré comme de mauvais. Nous ne pou-
vons rien à cela, il faut nous résigner et atten-
dre le retour d’une vie meilleure sinon plus
facile. Ah !…où est-il l’heureux jour qui
nous réunira. quel bonheur sera le notre
ma mie des bois. Où sont-ils sont-ils ces beaux
jours d’autrefois, quand nous reviendront-ils ?
Quelle affreuse guerre tout de même, ce qu’il
faut en supporter de cruelles. Vivement la
paix et la fin de ce terrible cauchemard.
.   Tu ne me parle plus de vos photos. Je les attend
toujours. Je voudrais bien vous revoir.
Thinet m’a écrit j’avais oublier de te le dire
Hier, il t’envoi bien le bonjour, ainsi qu’a
toute la famille. Mon cousin Clair
m’a écrit lui aussi, il est dans un hôpital
pour une dartre à la machoire, il n’est pas
content du régime de cet hôpital, il me dit
qu’on n’y engraisse pas. Il attend lui aussi
la paix impatiemment.
.    Au revoir ma Jeannot. Ton Simon
pense à toi continuellement, la séparation
lui est toujours bien dure. Mille bisettes
à notre Zizou. bien le bonjour et bonne
santé à ta mère, à ta grand-mère, a
mes parents et frères. de même à ta tante
En attendant le retour de notre bonheur
ton petit mari t’embrasse bien tendrement
sur ta bouche . Je t’aime ! de toutes mes
forces et je t’envoi mes plus douces caresses
Souviens-toi !… Au revoir ma Jeannot
toute à moi…Je t’adore !…J’attend !
tout mon cœur est plein de vos deux images chéries.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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