mille doux baisers à ma 19 juin 1915
Jeannot bien aimée
Mes plus douces caresses à notre Zizou Simon
. Ma Jeannot chérie Collay
( en biais : je n’ai pas
encore reçu votre Cher oncle et chers parents
colis)
Hier j’ai reçu votre lettre du 14 courant qui m’apportait
de bonnes nouvelles de tous ceux que j’aime et qui me
rendent le réciproque, elle contenait un mandat de
50f pour lequel je vous remerçi bien sincèrement. Je vous
ai répondu à cette lettre hier au soir et j’espère que vous
aurez reçu ma réponse. Aujourd’hui je n’ai rien reçu de
vous, mais une carte lettre de mon frère Louis m’a
apporté de ses bonnes nouvelles, il se porte toujours bien
et se trouve toujours à l’abri du danger, il s’ennui
quelque peu mais il reconnait qu’il n’a pas à se plain
dre se trouvant encore parmi les favorisé. Il me char-
ge de vous envoyer bien le bonjour à toi ma chère
femme et à toi cher oncle si bon pour nous et à no-
tre Zizou c’est mille bisettes et careses qu’il envoi de bon
cœur. Je n’ai rien de nouveau à vous apprendre depuis
hier ma santé n’est pas trop mauvaise et j’espère que
pour vous tous elle est très bonne, que le travail de
l’oncle et de mes parents marche à souhaits et que rien
de contrariant ne s’est produit pour aucun de ceux qui
nous intéressent. La situation par ici est toujours a
peu près calme, sur notre droite ça cogne toujours par
intervalles. J’accomplis toujours les fonctions de brancardier
ce n’est peut-être pas pour longtemps. Enfin ! il faut espé-
rer que la chance nous favorisa et qu’à la fin de cette
terrible épreuve je pourrai vous revenir et toujours bien
portant, mais il faut encore attendre et patienter ce qui
est bien difficile et lasse beaucoup. Au revoir ma chère
femme. Au revoir chers parents et chers oncles. Je ne
vous oubli pas et vous embrasse bien tendrement en
attendant l’heureux jour qui nous réunira. Embrassez
tous bien fort ma chère petite Zizou pour moi, chère
gamine que d’impatience de te revoir et de faire mon pos
sible pour te rendre heureuse. J’attend avec impatience
la photo que vous m’avez promis. Que l’oncle n’oubli pas de
m’envoyer la tienne. Au revoir !
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