15 juin 1915
( en haut à gauche Simon ( à l’envers à droite
signautre Collay hier je t’ai renvoyé
6 de tes lettres )
Ma Jeannot Chérie
Je n’ai encore rien reçu aujourd’hui, décidément tes
lettres n’arrivent pas régulièrement, c’est bien embêtant car
je suis ennuyé quand il me faut désirer de vos nouvelles
je t’ai dit hier que nous devions changer de secteur : c’est
fait. nous occupons nos anciens emplacements près de
Ribécourt, au lieu dit le Ummel ; nous voilà donc de
nouveau aux avants-postes, heureusement que je continu
les fonctions de brancardier, mais j’ai bien peur que ce
ne soit pas pour longtemps. Enfin, c’est toujours ça de pris.
Je me porte toujours bien et désire que ma carte trouve
toute la famille en excellente santé. Sur notre droite
ça continu de cogner, l’artillerie fait rage, il ne doit
pas y faire beau. Quand donc tout cela finira-t-
il ? Comme c’est long et cruelle ! Que de victimes..
Vivement la paix qui nous rendra à nos familles qui
attendent avec angoise le résultat final. Hélas !…
Chère femme tu diras à l’oncle que je l’embrasse
bien fort et que je le remerci de même. Bien des
choses à mon père, nos deux mamans, à l’oncle de
la Craze, à tous les parents et amis sans oublier ma
dame Berger. Faites-moi savoir des nouvelles de mon
ancien patron. Pour mon adresse changez le secteur
au lieu de 100 mettez 73. Je n’ai pas encore reçu vo-
tre colis.
Au revoir ma Jeannot bien-aimée.
Ton Simon qui t’adore t’embrasse bien tendre
ment. Souviens-toi ! Mille bisettes et caresses a
notre Zizou chérie. Au revoir à tous !…
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