Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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2 décembre 1916 : Quand cette dure séparation prendra-t-elle fin ?

2 décembre 2016 Laisser un commentaire

Recto

Nous n’avons pas encore eu de lettre

Je m’ennuie de rester sans te lire.

.       2 décembre 1916
( en haut à gauche : signature)
( en haut à droite : Bonjour des
Montbrisonnais )
.      Chère petite femme
.     Je n’ais encore rien reçu de
toi hier. Nous n’avons pas encore
eu de lettre. Il est 2 heures de
l’après midi et encore rien C’est
bien embêtant tout de même
Moi qui attend toujours tes
lettres avec impatience, je m’en-
nui de rester sans te lire.
.     J’espère qu’il ne s’est rien
produit de fâcheux pour
mes deux gosses chéries et
pour tous ceux qui nous
sont chers et que la santé se
maintient pour toute la
famille.

 

Centre gauche

 
(En bas sur les deux pages à l’envers :
Je t’envoi cinq de tes cartes
Fais savoir si tu les reçois)
Rien de changé pour nous
depuis hier. Nous sommes
toujours dans le même villa-
ge. Aujourd’hui on s’occupe
à ranger notre cantonnement
.       Il va falloir que je fasse de
la colle pour boucher les
carreaux qui sont cassés.
.    Demain qui est dimanche
je ne sais pas ce que l’on
va nous faire faire
.   Je me porte toujours
assez bien. Nous ne sommes
pas trop mal par ici, il
fait froid mais il n’y a
pas de boue et nous avons
de l’eau à tenant pour nous
débarbouiller. Je voudrais
bien que nous y restions
le plus longtemps possible
.   Mais malgré tout je
m’ennui et je ne cesse de

Mais … hélas… ! ça ne vient pas vite et je m’énerve.

Il fait froid mais il n’y a
pas de boue

Centre droit

penser à toi et à notre petite
Zizou et à désirer l’heureux
jour qui nous réunira pour
toujours. Je n’ais que ça dans
le ciboulot ; c’est une idée fixe
Mais … hélas… ! ça ne vient
pas vite et je m’énerve.
.    Et toi ! Mamour… Que
fais-tu ? Le temps me dure
de te lire. Je ne suis pas tran-
quil quand il me faut rester
plusieurs jours sans te lire.
.    Notre petite gamine com-
ment va-t-elle ? toujours bien
diable et bien portante, j’espère
.    Le temps me dure énormé-
ment de vous revoir toutes deux
mais il faut encore attendre
toujours attendre ! Quelle
vie ! Quand cette dure sépara-
tion prendra-t-elle fin ?
Que nous serions heureux tous
les deux, avec notre diablotin
de Zizou. comme je serais

 

 

Verso

Que nous soyons réunis le plus tôt possible J’attends bien impatiemment

Faire mon possible pour vous rendre heureuses.

heureux de faire mon possible
pour vous rendre heureuses.
.   Espérons ! Patientons ! Toujours
même devise… Ne changeons pas
Que la chance  ne nous abandon-
ne pas et tu verras ma Jeannot
des bois que nous seront encore
heureux, même sans êtres riches.
.         Au revoir petite femme
chérie. Embrasse bien fort
notre petite gamine pour son
papa qui vous aime tant
toutes deux. Bien le bonjour
à ta mère, à ta grand-mère
à toute la famille. Bonne
santé à tous. Que nous soyons
réunis le plus tôt possible
J’attends bien impatiemment
.   Ton Simon qui t’adore de
tout son cœur plein de toi et
de nos gentils souvenirs. Je t’ai-
me de toutes mes forces ma
petite fenotte chérie N’oublie
pas. Attends-moi. Je t’aime
Je t’aime. Je t’adore. A de-
main mamie toute à moi.
Ton petit mari qui te bise des millions de fois
bien fort sur ta bouche, partout. Souviens-toi

 

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Jeanne 27 novembre 1916 : J’espère que l’année prochaine tu seras avec nous.
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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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