Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

18 octobre 1918 : vivement que je puisse vous rejoindre.

21 octobre 2018 1 commentaire

Recto

Méfie-toi bien petite fenotte,  sois prudente et écoute le médecin.

Mes parents et Claudia, tous les trois grippés à la fois.


.                        18 octobre 1918
.              Ma Jeannot chérie
J’étais inquiet je devais sentir que ça n’allait
pas dans la famille, ta lettre du 14 que je
viens de lire et celle du Heorges du 16 et qui
m’apprend que mon père, ma mère et Claudia
sont atteints de la grippe, finissent de m’im-
quiéter complètement. Je suis loin d’être
tranquil.
.        Tu me dis que tu es malade, que tu as
eu de fausses douleurs qui t’ont bien fait
souffrir. Comme tu me l’explique ce ne serait
pas la grippe, ça me tranquilise un peu a
ton sujet. Tout de même il me tarde d’être
à demain pour savoir à quoi m’en tenir.
Du moment que le médecin a permi que Zizou
continue d’aller à l’école c’est que tu ne dois
pas être grippée. Méfie-toi bien petite fenotte,
sois prudente et écoute le médecin.
.    Je suis très ennuyé au sujet de mes parents
et de Claudia, tous les trois grippés à la fois,
qui va les soigner ? Ce n’est pas Georges qui
en est capable. Il me tarde d’avoir de plus
amples nouvelles car Georges comme toujours
est plutôt bref. Ça n’est pas drôle du tout
et je suis bien ennuyé. Je n’en sais pas ce
que je tourne.
.          Moi je me porte toujours bien
mais je ne pars pas ce soir. Seras-ce pour
demain ou pour lundi ? Nous ne savons
J’attends impatiemment. Je voudrais bien
être près de vous. Les permissions ne sont

 

 

J’attends demain avec impatience.

Les permissions ne sont
pas supprimées.

Verso
pas supprimées comme on le disait hier. Il
n’y aurait que tout simplement un petit retard
pour notre départ. Ah ! vivement que je puisse
vous rejoindre. Je suis bien ennuyé.
.            Au revoir ma Jeannot. Je ne t’écris
pas plus longuement pour aujourd’hui car
je ne sais pas trop ce que j’écris. Embrasse
bien fort notre gamine pour moi et donne
bien le bonjour à ta mère qui ne doit pas
être bien tranquille elle aussi. Bien des
choses à chez moi si tu les vois.
.         J’attends demain avec impatience.
J’espère avoir de meilleures nouvelles de
tous.
.        A demain Mamour. Le moment
critique pour toi approche. Il me tarde
que l’évènement se produise, je serai
plus tranquil.
.          Ton petit mari qui t’adore, qui
pense à toi constamment et qui t’envoi
ses plus douces caresses en attendant impa-
tiemment de te revoir et de pouvoir te
biser bien fort comme il t’aime.
.            Ton Simon tout à toi pour
toujours …
.               Vivement que j’ais de vos meilleures
nouvelles à tous.
.                 Simon        Collay

Vous pourriez aimer lire ...

17 octobre 1918 : Méfie-toi de la grippe.
Jeanne 7 novembre 1918 : ce n’est pas encore que nous toucherons du charbon.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Commentaires

  1. Pinto dit

    8 novembre 2018 à 11 h 37 min

    Bonjour

    Tout d’abord bravo et merci pour votre travail.
    Devant faire une lecture de lettres de poilus, je me suis lancé dans la recherche de correspondances, où il y avaient des lettres de femmes de poilus, et j’ai tout naturellement atterri sur votre site. C’est tout à fait ce que je recherchai, des banalités, l’attente et des réflexions au quotidien.
    J’aurais aimé savoir si vous savez ce qu’il est advenu de Simon et Jeanne?

    Dans l’attente de votre réponse, merci encore.

    Répondre

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales