Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

17 octobre 1918 : Méfie-toi de la grippe.

19 octobre 2018 Laisser un commentaire

Recto

En ce moment ce serait réellement dangereux.

Serais-tu malade ?


.                               17 Octobre 1918
.               Ma Jeannot chérie
.      Décidément je suis inquiet. Je n’ais en-
core rien reçu de toi aujourd’hui. Est-ce un
retard de la poste, ou bien serais-tu malade ?
Je souhaite et j’espère que ça n’est pas, car
en ce moment ce serait réellement dan-
gereux. Méfie-toi de la grippe car dans la po-
sition où tu te trouve ce serait cruel.
Soigne-toi … méfie-toi … Si ta mère était
atteinte par cette maladie il faudrait
qu’elle soit soignée par une autre personne
que toi. C’est dure ! mais il faut te dire
que ta vie serait réellement en danger.
Une femme enceinte ne résiste pas beaucoup.
Evite la contagion, évite les foules. Il te faut
de l’air mais de l’air sain … Ne néglige au-
cune précaution … Je ne suis pas tranquil
du tout … il me tarde de te lire et d’avoir
de vos nouvelles à tous … Comment va ta
mère ? Comment va mon père ? …
.          Pour moi la santé ne va pas trop
mal, quoique je ne sois pas des plus cos-
taud. J’ais pourtant assez bon appétit. Il
est vrai que ce n’est pas ici que je puis
bien prendre des forces.
.      Je devais partir demain soir pour Mont-
brison, mais si ce qu’on vient de dire est vrai
les permissions seraient suspendues pour

 

Espérons que demain nous pourrons prendre le train.

Moi qui pensais vous revoir bientôt.

Verso
20 jours ce qui fait que nous ne pourrions pas
partir pour 10 jours car c’est considéré comme
permission. Que va-t-il advenir ? … Va-t-on
passer à la commission pour avoir 15 jours
ce qui nous permettrait de partir … mais alors
il faudrait attendre jeudi pour passer à cette
commission. Ou bien alors va-t-on nous ren-
voyer au dépôt divisionnaire directement, sans
perme, sans convalo ? Ça ne serait pas rigo-
lo … A moins que ce bruit ne soit qu’un
canard. On ne sait rien de précis encore
Attendons ! Tout de même … Ça serait rude-
ment con si la convalo me passait devant
le nez. Moi qui pensait vous revoir bientôt
et d’être près de toi au moment critique.
Enfin … espérons que demain nous pourrons
prendre le train … moi pour Montbrison.
J’attends impatiemment.
.          Au revoir Mamour. Je ne t’écris
pas plus longuement pour aujourd’hui
J’espère que demain je pourrai te lire et
que j’aurai de vos bonnes nouvelles à tous
.    Embrasse bien fort notre gentille
Zizou pour son papa et donne bien le
bonjour à ta mère, à chez moi à toute
la famille.
.    Ton petit mari très impatient de te
revoir et qui t’envoi ses plus douces caresses
et qui t’embrasse bien fort comme pen-
dant la perme. Souviens-toi ! … Je t’adore
et j’attends.
.            Simon       Collay

Vous pourriez aimer lire ...

13 octobre 1918 : l’Autriche et la Turquie auraient accepté les 14 points de Wilson.
18 octobre 1918 : vivement que je puisse vous rejoindre.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales