Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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16 novembre 1918 : Hélas ! il faut encore attendre.

29 novembre 2018 Laisser un commentaire

Recto


Dimanche              16 Novembre 1918
.       Ma bien chère petite femme
J’ais reçu ce matin ta lettre du 8 courant. Je t’ais
lue avec beaucoup de plaisir et je suis content que
tout aille bien pour mes trois êtres chers. Notre mami
profite bien mais il est toujours pénible la nuit qu’il
passe à crier ou à têter ; ça n’est pas agréable pour toi
et tu ne dois guère dormir. Zizou ne fait plus pipi au
lit … tant mieux car ce serait par trop embêtant a
présent qu’il y a l’autre. C’est elle qui vous a apprit la
fin des hostilités ; depuis elle m’attend, elle croit que je
vais revenir tout de suite … Hélas ! il faut encore atten-
dre. Soyons patients et espérons le retour définitif pour
bientôt. Je suis très impatient petite fenotte, les jours
me paraissent bien longs.
.        Mamie chérie. J’ais reçu ta lettre du 8 elle est
allée à ma compagnie où j’étais avant et ma rejoint
ici au dépôt. Tu as dû m’écrire avant le 8, que
sont devenues les autres lettres. Tu me dis que tu n’as
encore rien reçu de moi. Je t’ais pourtant écris le 5
au soir de Gray, tu as bien dû recevoir mes lettres par
la suite.
.        Rien de changé pour moi depuis hier. Nous
n’avons pas encore déménagé, ce sera sans doute
pour demain matin, il faut s’y attendre. En atten-
dant nous continuons à faire un bon feu et à nous
tenir au chaud car le froid se fait déjà bien sentir
et il ne fait pas bon rester immobile dehors.
.        Et toi mamour ! Que fais-tu ? Il me tarde
d’avoir de tes nouvelles plus fraîches et de savoir si
tout continu de bien se passer pour toute la
famille et si la santé se maintient bonne.
.    Dans ta lettre tu me dis que tu crois que nous som-
mes aquigés autant l’un que l’autre. Moi j’espère
bien que nous ne le sommes ni l’un ni l’autre.
Je comprend que tu n’es pas encore complètement
remise de l’accouchement difficile mais petit à petit
cela va revenir et je compte que tu te portera bien.
quand à moi la santé n’est pas trop mauvaise
et j’espère que quand je serai libéré, avec de la

Je suis très impatient petite fenotte, les jours me paraissent bien longs.

Notre mami profite bien.

J’attends avec impatience une autre lettre qui m’apporte de plus fraîches nouvelles de ceux que j’aime.

Nous serons bien
avec nos deux mamis.

 

Verso
prudence ça n’ira pas trop mal. Je ne vois pas la
situation en noir et j’espère que nous nous débrouil-
lerons parfaitement et serons heureux … Quelle joie
le jour où je pourrai vous rejoindre pour toujours
Tu verras ma Nonot comme nous serons bien
avec nos deux mamis que tu embrasseras bien
fort pour moi qui ne cesse de penser à vous et
vous envoi à tous les trois mes plus douces et
plus tendres caresses.
.        Au revoir Ma Jeannot des bois j’attends
avec impatience une autre lettre qui m’apporte
de plus fraîches nouvelles de ceux que j’aime
Mille bises à nos deux gosses et bien le bon-
jour à ta mère : se porte-t-elle bien ? … J’espère que
le temps ne s’est pas remis à la pluie car ce ne
serait guère drôle si ça abimait la semaille.
.        A demain Mamour !
.                Ton petit mari qui t’adore de
toutes les forces de son âme t’embrasse
bien fort des millions de fois, comme
autrefois … Souviens-toi … Attends-moi
.              Je n’aime que toi … rien que toi et
c’est pour toujours.
.                      Ton Simon
.                             Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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