. 18 avril 1917
( en haut à gauche : Ton/ Simon/ tout à toi/
pour toujours/ Collay)
. Ma Jeannot bien-aimée
. Je n’ais encore rien reçu de toi hier. Ça fait
deux jours sans te lire. J’espère que ce n’est qu’un
retard de la poste et qu’il ne t’ais rien arrivé de
facheux, ni à toi, ni à personne de la famille.
Ce soir je pourrai peut-être te lire et avoir de
vos bonnes nouvelles. Je suis inquiet quand je
reste plusieurs jours sans lettres de toi. J’attend
toujours tes lettres avec impatience.
. Rien de changé pour moi depuis hier. Je
me porte toujours bien et nous avons toujours
un sale temps. Hier soir il a tombé de la neige
dans la nuit ça a gelé, ce matin ça a retombé
de la neige, maintenant c’est de la pluie a
foison. C’est tout de même embêtant toutes les
misères à la fois. En ce moment je suis accrou-
pi dans mon trou qui me sert de logement.
J’ais les pieds gelés car il ne fait pas chaud
Ici tout et avec l’humidité de mes apparte-
ments il n’est guère possible d’avoir chaud.
Quelle vie !… Ah ! vivement que ça finisse,
que la Paix nous soit enfin rendue. Je
ne cesse d’attendre et de désirer de plus heu-
reux jours près de mes deux gosses que je n’ou-
bli pas une minute. Le temps me dure bien
de vous revoir. Je m’ennui bien loin de vous
privé de vos caresses qui me rendraient si heureux
Ah ! vivement vivement que nous soyons
à nouveau réunis et pour toujours. Comme
nous serions heureux : ma Nonot des bois
Espérons toujours… ça finira peut-être bien
par venir… C’est bien trop long tout de même.
. Au revoir Mamie chérie. Embrasse bien
notre chère petite Zizou pour son papa qui vous
adore toutes deux et vous envoi ses plus douces
caresses, ses plus tendres baisers. Je ne cesse de
penser à vous. Vous êtes toute ma vie.
. Je t’aime bien… bien ma Nonot… Je
t’embrasse bien fort sur ta bouche, tes yeux,
ton cou, partout… Souviens-toi la permission
bien trop courte. Les jours heureux sont bien
vite passés. Enfin ! Espérons qu’ils reviendront
A demain… En attendant la Paix…
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