. 17 avril 1917
( en haut à gauche : Ton Simon Collay)
( en haut à droite : Bien des/ choses à chez/
moi quand tu/ les verras)
. Ma Jeannot chérie
. Je n’ais rien reçu de toi hier. J’espère que
tous vous continuez à bien vous porter. Ce soir j’aurai
peut-être plus de chance et pourrai te lire et avoir
de bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries et de nos
chers parents a qui tu donneras bien le bonjour pour
moi.
. Rien de changé depuis hier. Je suis toujours
en bonne santé mais la vie par ici n’est pas
brillante : Hier soir à quatre heures ça s’est mis
à pleuvoir et notre toiture étant assez fragile, il nous
dégringolait un peu de flotte dessus. La nuit s’est
passée tout de même. Aujourd’hui il a plut jus-
qu’à présent il est trois heures de l’après-midi
Le soleil vient de se montrer à l’instant mais
il ne m’inspire guère confiance, la pluie ne
peut tarder à revenir. C’est bien embêtant ce mau-
vais temps. Ça bombarde encore assez par ici
mais nous n’avons pas eu grand mal jusqu’a
présent. Souhaitons qu’il n’y en ai pas davantage
que tout se passe bien jusqu’au bout et que
la chance soit avec nous et ne nous abandonne
pas. Ici comme dans la Somme nous ne faisons
qu’un repas, ou plutôt nous ne touchons à manger
qu’une fois dans la nuit car les cuisines ne
peuvent nous ravitailler le jour, comme il est
très difficile pour nous d’aller aux avants-postes
nous n’y allons quand cas de force majeure car
l’on y va à découvert et l’on est vu.
. Et toi, Mamie chérie ! Que fais-tu ?
Est-ce que rien ne t’ennui. Notre diablotin
de Zizou fait-elle toujours bien des sottises et
parle-t-elle toujours de son papa ? Le temps
me dure bien de vous revoir et goûter vos caresses
Quand aurais-je cette joie ? Ce que cette guerre
affreuse et maudite est longue ne finira-t-elle
donc jamais… depuis le temps que nous attendons
c’est toujours pareil. Ah ! Vivement la Paix
que nous soyons à nouveau réunis et pour tou-
jours cette fois. J’attend impatiemment en ne
cessant de penser à ma Jeannot et à notre gentille
petite Zizou. que nous serions heureux si cette
guerre prenait fin… Quel bonheur serait le notre
. Au revoir ma Nonot des bois ton petit
homme t’embrasse bien fort sur ta bouche. Sou-
viens-toi les jours heureux d’autrefois et les 7 jours
si vite passés. Je t’adore de toutes mes forces et
t’envoi mes meilleures caresses mes plus tendres
bisettes à partager avec notre gamine.
. Je t’aime… bien… bien rien que toi !
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