. 18 août 1915
( en angle gauche (à l’envers :
Je désire- Si tu peux
rais bien m’envoyer un peu
que Joanny d’argent)
m’écrive )
Collay Ma Jeannot chérie
Je n’ai encore rien reçu aujourd’hui, décidément
la correspondance ne marche pas bien et c’est vrai-
ment embêtant, je n’aime pas rester sans nouvelles,
malgré moi je suis inquiet. Je me porte toujours
pas trop mal et j’espère que toute la famille est
en bonne santé, que ma Jeannot et ma Zizou
sont bien portantes et que rien d’embêtant ne s’est
produit pour ma petite femme que le temps me
dure de revoir et d’embrasser bien fort et bien
tendrement comme autrefois ! Souviens-toi !
. Ce matin nous avons transporté un blessé
et j’ai rencontré Philibert Faure qui revient de
permission et qui m’a dit t’avoir causé, il
m’a dit que Montbrison n’avait point changé
et ne s’appercevait guère de la guerre, il est comme
tous ceux qui reviennent de l’arrière il a été sur-
prit par le peu de cas que l’on fait des pauvres
diables qui sont sur le front. Enfin ! nous sommes
habitués à faire les corvées [ …..] . C’est tout na-
turel que nous restions jusqu’au bout. Il m’a dit
de bien t’envoyer le bonjour de sa part, il croyait
que Joanny était marié. Rien de nouveau par ici :
même vie, même temps ; même impatience de
pouvoir revoir ceux que l’on aime et de voir les évé-
nements se faire plus propice à la paix tant désirée
par tous. Au revoir ma chérie. Ton Simon
qui t’adore t’envoi ses plus douces caresses,
et ses meilleurs baisers. Mille bisettes à notre
Zizou. Bien des choses à ta mère, à ta grand-
mère, à mes parents. Bonne santé à tous.
Ton petit homme entièrement à sa Jeannot
. qui est toute sa vie
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