Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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11 août 1915 : la censure n’existe que pour les lettres qui partent du front.

11 août 2015 Laisser un commentaire

Recto

Heureusement que j’ai pu changer de linge et me mettre à mon aise.

J’étais chargé
comme un bourriquot

.                                     11 août 1915
.                 Ma chère femme
.    Je viens de recevoir ta lettre du
8 courant, hier je n’avais rien reçu.
Je vois avec plaisir que la santé se
maintient dans la famille et que tous
ceux que j’aime se portent bien, que
notre Zizou grandit toujours.
Je me porte pas trop mal. Depuis
ce matin nous sommes aux avants-postes
et je suis arrivé tout mouillé de chaud.
le temps est pénible et j’étais chargé
comme un bourriquot. Heureusement
que j’ai pu changer de linge et me
mettre à mon aise.
Hier je t’ai écris que nous ne devions
pas cacheter nos lettres, elles seront cachetées
que quand elles auront passées à la
.                                                    censure

 

 
Centre gauche

Je ne me fais plus du mauvais sang au sujet de mon oncle

Toi tu peux cacheter les tiennes

Toi tu peux cacheter les tiennes. La
censure n’existe que pour les lettres qui
partent du front. Si cette maudite
guerre se poursuit encore longtemps
nous allons devenir de véritables esclaves
.      Ma Jeannot : je ne me fais
plus du mauvais sang au sujet de
mon oncle, j’en ai pris mon parti.
Aujourd’hui j’ai reçu une lettre de
lui, il me dit que c’est toi qui est
cause que madame Berger est chez
lui, que c’est toi qui l’avais engagée
à venir habiter à la maison. Il
n’a renvoyé personne et dis qu’il n’a
rien à se reprocher. Il tient à notre
disposition le livret de notre gosse qui
est de 151f,05 n° du livret 49.435
et le mien n° 49 344 qui est de 442f.51
Il me dit que si ça me convient il les

 

 
Centre droit

. Comme cette terrible guerre se fait longue ; elle menace de s’éterniser, rien qui fasse prévoir une paix possible

On ne travaille plus que pour tuer

remettra à mon père qui te les remet-
trais contre un reçu. Je vais lui écrire
que oui. Mon livret a en effet bien
diminué. Enfin ! Prenons ce qui reste
ce sera toujours moins que rien.
Il me dit qu’on demande des brique-
tiers fumistes, il veut se renseigner
et essayer de me caser. Je doute fort
que ça réussise. Il me dit que mon
cousin Faure est allé en permission.
Moi je ne sais toujours pas quand
sera mon tour. Je m’ennui beaucoup
loin de vous et le temps me dure bien
d’embrasser ma petite femme et notre
petite gamine. Comme cette terri-
ble guerre se fait longue ; elle menace
de s’éterniser, rien qui fasse prévoir
une paix possible. C’est affreux
et je ne puis comprendre de des peuples
civilisés se livrent à de pareilles massa-
cres. On ne travail plus que pour tuer
ou fabriquer des machines destructives.

 

 

 

Verso

Quand pourrons-nous reprendre notre vie commune ?

Quand notre bonheur nous sera-t-il rendu ?

Quand ? pourrons-nous reprendre
notre vie commune. Quand notre bon-
heur nous sera-t-il rendu ? J’attend
avec énormément d’impatience.
Au revoir chère petite femme.
Ton Simon qui t’aime tout
plein t’embrasse bien tendrement
Comme autrefois ! Souviens-toi !
Mille bisettes à notre Zizou et mes
plus douces caresses à toutes deux.
Bien le bonjour à ta mère
à ta grand-mère et à mes parents
Bonne santé à tous . A vous
revoir le plus tôt possible.
Ton petit homme tout a
toi et pour toujours :
.                       Je t’aime !
.    Simon        Collay
Bonjour de mes camarades

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10 août 1915 : nos lettres vont passer sous beaucoup de regards indiscrets.
18 août 1915 : Montbrison ne s’apercevait guère de la guerre.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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