Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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13 octobre 1918 : l’Autriche et la Turquie auraient accepté les 14 points de Wilson.

17 octobre 2018 Laisser un commentaire

Recto


.                            Dimanche 13 octobre 1918
.                                 Ma bien chère petite fenotte
.                                        J’espérais pouvoir te lire
.                                 aujourd’hui, mais encore rien.
Décidément je trouve la correspondance longue
à venir. Je m’ennui de rester sans nouvelles.
J’espère que ma lettre te trouvera en bonne santé
ainsi que notre Zizou et toute la famille.
Demain j’aurai sans doute plus de chance. J’au-
rai de bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries
j’attends avec beaucoup d’impatience.
.        Pour moi la santé n’est pas mauvaise et ce
matin le major m’a fait porter sortant. Je partirais
donc d’ici vendredi soir, peut-être avant. Ça se
tire bientôt j’aurai la joie d’embrasser bien fort
mes deux gosses chéries le temps me dure de vous
revoir. Cette nuit et ce matin ça a tombé de l’eau
le temps est frais, il ne fait pas trop chaud. il ne
fait pas si bon qu’hier.
.         Ma Nonot chérie. Le bruit court par ici
que l’Autriche et la Turquie auraient accepté les
14 points de Vilson. Si c’est vrai nous nous rappro-
cherions de la Paix tant désirée, tant attendue.
Vivement … bien vivement que ça finisse. Mais
il ne faut pas s’emballer trop tôt, la désillusion
serait trop grande. Tout de même … si ça pouvait
finir bien vite. Quel bonheur petite femme … avec
quelle joie nous reprendrions notre vie commune.
En attendant ça tape toujours fort et le nombre des
victimes augmente toujours. Vivement l’armis-
tice … la Paix … la fin de tant horribles choses …
le retour à une vie plus digne et plus heureuse …
Il faut encore attendre … longtemps ! on ne sait

 

Demain j’aurai sans doute plus de chance.

Je m’ennuie de rester sans nouvelles.

J’ai peur que tu ne sois fatiguée.

Le moment s’approche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Verso
trop qu’en penser. Attendons nous verrons. Mais à présent
je suis dans une impatience fébrile ah ! si les évènements
pouvaient se précipiter. La paix … Vivement la Paix .
.        Je ne t’écrirai pas longuement Mamour car je ne
sais plus ce que je tousse, ni ce que je vire.
.        Embrasse bien fort pour moi notre grande fille
et donne bien le bonjour à ta mère, à chez moi, à tou-
te la famille. j’espère que tout marche du mieux
possible pour tous et que je n’apprendrai que de
bonnes nouvelles.
.            Et pour toi comment ça va-t-il ? le mo-
ment s’approche et j’ais peur que tu ne sois fati-
guée. Il y a beaucoup de chance pour que je me
trouve près de toi au moment critique. Je verrai
naître le deuxième comme le premier. Mais
seras-ce un fils ? …
.            A demain Mamie chérie. Demain
j’aurai sans doute une lettre de toi. J’attends
avec beaucoup d’impatience.
.        Pas un instant je ne cesse de penser à toi ; a
notre gamine, à tout ce qui est nous. Je t’ai-
me de toutes mes forces, de tout mon cœur
plein de toi et je t’envoi autant de tendres
caresses et bisettes que ma lettre en peut
porter. Souviens-toi ! Attends-moi !
.        Je t’adore ! …Je t’embrasse bien fort
.    passionnément … comme autrefois ! Comme
pour la perme.
.    Ton Simon entièrement à sa Jeannot
des bois.
.          Collay
Collay Simon. 38 de ligne. Hôpital com-
.    plémentaire 25 ( salle 33bis).
.                            Secteur : 123

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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