Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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14 juin 1915 : nous avons encore préparé toutes nos affaires.

14 juin 2015 Laisser un commentaire

Recto

14 juin 1915

( en angle gauche haut : mille                              ( à droite : je te renvoie
bien douces                                                                6 de tes lettres
bisettes et tendres                                                   fais moi savoir quand tu les
caresses à mes deux                                                 auras reçues)
gosses chéries que
j’aime par-dessus tout)
Ma bien-aimée Jeannot

Simon Collay doit se tenir prêt à changer de lieu

Aujourd’hui nous ne sommes pas allés travail
ler

J’attendais de te lire aujourd’hui
mais je n’ai pas eu de lettres. J’espère
que malgré cela toute la famille
est en parfaite santé ; que ma
femme chérie et notre gentille
Zizou vont aussi bien que possi
ble, de même que pour notre
oncle, mon père, nos deux mamans
l’oncle de la Craze, mes frères, tous
ceux que nous aimons et que le temps
me dure de revoir. Chère femme : aujourd’hui
nous ne sommes pas allés travail-
ler comme il en était question,
un ordre est paru hier soir à 8h
pour que nous restions au canton

 

 

 

 

Centre gauche

Nous ne savons pas du tout où nous devons aller

Un changement est probable

nement. Ce matin nous avons encore
préparé toutes nos affaires. Un chan-
gement est probable, peut-être irons
nous à notre ancien secteur de Ri
bécourt, peut-être ailleurs. tout ce
qu’il y a de certain c’est que depuis
aujourd’hui il va falloir m’adres-
ser mes lettres au secteur 73 au
lieu de 100, mais je vous écrirai
demain de plus amples renseigne-
ments et attendez pour changer
l’adresse ma prochaine lettre.
Nous ne savons pas du tout où
nous devons aller, on murmure
que nous irions à Ribécourt mais
ce n’est pas officiell. Enfin ! Es-
pérons que tout ira pour le mieux
possible et que rien de fâcheux ne
surviendra. Je me porte toujours
bien et je souhaite de tout mon
cœur que ma lettre vous trouve
tous dans le même état.

 

 

 

Centre droit

, le temps me dure bien de la voir

Elle doit être bien drôle et bien gentille notre enfant

Nous avons toujours le beau temps
et je souhaite que la pluie ce soit arrê-
tée à Montbrison et que le soleil
reparaisse afin que notre gamine
puisse faire aller ses petites jambes
et courir tout à son aise. Elle
doit être bien drôle et bien gentille
notre enfant, le temps me dure
bien de la voir et de pouvoir juger
des progrès qu’elle doit avoir accom-
pli. Ma Jeannot : ton Simon
qui t’aime toujours de tout son
être, t’embrasse bien fort et bien
tendrement : Comme autrefois
souviens-toi de nos jours heureux,
de nos promenades charmantes
comme nous étions heureux de nous
sentir ensemble, de nous aimer réci-
proquement d’un amour bien grand
et bien sincère, comme nous étions heu-
reux de nous isoler, de nous sentir bien
seuls, oubliant tout ce qui n’était pas
 

 

Verso

Vivement le retour  d’une vie pacifique.

Vivement la fin de ces horribles choses

nous. Comme c’est bien loin tout cela ! Quand
donc cette maudite guerre finira-t-elle ?…
Quand aurais-je le bonheur de t’embrasser
toi… ma femme…et notre Zizou chérie
Espérons ! .. il n’y a que cela qui nous
fait vivre ; essayons de prendre patience
en attendant l’heureux jour du retour
qui me rendra à tous ceux qui m’at-
tendent et que je brûle de pouvoir em-
brasser bien fort. Mille choses à notre
oncle que je n’oubli pas, de même
à tous nos parents. Vivement la fin
de ces horribles choses et le retour
d’une vie pacifique. Au revoir a
tous. Je vous aime bien tous et je
vous embrasse bien tendrement
en attendant des jours meilleurs.
Bien le bonjour à ta mère, à ma
dame Berger et à tous les amis.
Votre Simon qui pense à vous
Simon     Collay
Bien le bonjour de mes 3 copains

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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