Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

15 avril 1917 : nous devons partir ce soir pour se rapprocher des lignes

16 avril 2017 Laisser un commentaire

Recto

Toute la journée nous avons travaillé pour installer l’infirmerie.

Je m’énerve de voir que c’est toujours pareil.

.             15 avril 1917
.       Ma Jeannot chérie
.    Hier je n’ais rien reçu de toi, ce soir j’aurais
peut-être plus de chance et pourrai lire de vos
bonne nouvelles. Avant-hier j’ais reçu tes deux
cartes du 8 et 10 courant. Tu es allée voir à Sury
pour du travail mais tu n’as pas trouvé, tu veux
demander à la caserne. Je ne sais que te dire
tu vois bien ce que tu as à faire. Oh ! vivement
que cette maudite guerre prenne fin, que
nous soyons à nouveau réunis. Il y en a mare
de cette vie de séparation et d’attente vaines
La Paix vivement. Je ne cesse d’attendre
et je m’énerve de voir que c’est toujours
pareil.
.        Hier je t’ais écris une carte un peu
vivement car je n’avais que peu de temps
et il m’a fallu courir après le vaguemestre
pour lui donner ma carte. Toute la journée
nous avons travailler pour installer l’infir-
merie et pour déménager les meubles d’une
femme. Il a fait assez beau temps.
.   Aujourd’hui il a tombé quelques gouttes
d’eau et j’ais peur que le temps se gâte
complètement. Hier nous nous sommes
bien donnés du mal pour installer
l’infirmerie et nous devons partir ce soir
pour se rapprocher des lignes et je crois
que nous ne tarderons pas à être complè-
tement dans le branle. Enfin ! Espérons
que tout se passera bien et que cette fois
quand nous en reviendrons nous n’aurons
pas à y retourner pour de nombreuses journées. Il
me tarde de reprendre ma place près de
mes deux gosses chéries que j’aime plus

 

 

page 2

On vient de me remettre à l’instant ton colis qui contient trois boites de conserves.

C’est notre tour.

que tout au monde. Le temps me dure de vous
revoir et de goûter vos caresses. Combien me fau-
dra-t-il encore attendre pour avoir cette joie
Je m’ennui loin de vous.Quelle vie de brûte
nous menons depuis trois ans ; vivement… vive-
ment que ça prenne fin…
.    Petite femme : tu ne m’as pas parlé de ta
promenade à Andrézieux… j’espère te lire plus
longuement ce soir. J’attend les lettres avec
impatience.
.       Je me porte toujours bien et je vais me
préparer à déménager ce soir.
.       On vient de me remettre à l’instant ton
coli qui contient trois boites de conserves et
un bout de fromage. Je te remerci beau-
coup ma bien chère petite femme et bise
bien fort pour tout ce que tu fais pour moi
Si l’on monte en ligne ton coli me sera d’un
grand secours. Merci ma gentille petite
fenotte, mais il ne faut pas trop vous priver
pour m’envoyer, la vie est assez difficile pour
vous, tout étant horriblement cher.
.        On vient de nous dire à l’instant
que nous partions ce soir à cinq heures
pour monter directement en ligne. Il
fallait nous y attendre, c’est même éton-
nant qu’on nous ai laissé si longtemps
en réserve. C’est notre tour.
.        Pas autre chose à t’apprendre pour
aujourd’hui. Attendons les événements
.        Il faut que j’aille toucher les vivres
pour demain. On se prépare.
.        Au revoir ma Jeannot des bois.
Embrasse bien notre gentille petite Zizou
pour son papa qui ne cesse de penser
à vous et qui vous envoi ses plus douces
caresses en pensant aux beaux jours
passés et à ceux à venir.
.    Bein le bonjour à ta mère, à ta
grand-mère, à mes biens chers parents

 

Page 3

la Paix le plus tôt possible.

Bonne santé bonne chance à tous

quand tu les verras. Bonne santé bonne chance à tous
et la Paix le plus tôt possible
.    Ton petit homme tout à toi pour toujours et
qui t’embrasse bien fort sur tes lèvres, tes yeux,
ton cou… Souviens-toi les 7 jours et surtout les
7 nuits. Je t’adore de tout mon cœur plein de toi
et de nos gentils souvenirs. Vivement que nous
soyons réunis pour toujours. Nous serions bien
heureux ma Nonot chérie. Souvent je pense au
bonheur qui serait notre si la Paix ne se faisait
plus attendre. Vivre près de mes deux êtres chers :
Jeannot. Zizou. c’est là toute mon ambition
.        Je t’aime bien… bien… de toute mon âme
de toutes mes forces. J’attend en ne cessant
de penser à toi et à notre gamine.
.    Ton Simon       Collay
.        Bonjour des Montbrisonnais
Gorand a un abcès au poignet gauche. Je pense
.   que ce ne sera rien.

Vous pourriez aimer lire ...

14 avril 1917 : Nous ne tarderons certainement pas d’aller en ligne.
16 avril 1917 : dans un trou creusé à la pelle et recouvert avec une toile de tente

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales