Recto
. 15 avril 1917
. Ma Jeannot chérie
. Hier je n’ais rien reçu de toi, ce soir j’aurais
peut-être plus de chance et pourrai lire de vos
bonne nouvelles. Avant-hier j’ais reçu tes deux
cartes du 8 et 10 courant. Tu es allée voir à Sury
pour du travail mais tu n’as pas trouvé, tu veux
demander à la caserne. Je ne sais que te dire
tu vois bien ce que tu as à faire. Oh ! vivement
que cette maudite guerre prenne fin, que
nous soyons à nouveau réunis. Il y en a mare
de cette vie de séparation et d’attente vaines
La Paix vivement. Je ne cesse d’attendre
et je m’énerve de voir que c’est toujours
pareil.
. Hier je t’ais écris une carte un peu
vivement car je n’avais que peu de temps
et il m’a fallu courir après le vaguemestre
pour lui donner ma carte. Toute la journée
nous avons travailler pour installer l’infir-
merie et pour déménager les meubles d’une
femme. Il a fait assez beau temps.
. Aujourd’hui il a tombé quelques gouttes
d’eau et j’ais peur que le temps se gâte
complètement. Hier nous nous sommes
bien donnés du mal pour installer
l’infirmerie et nous devons partir ce soir
pour se rapprocher des lignes et je crois
que nous ne tarderons pas à être complè-
tement dans le branle. Enfin ! Espérons
que tout se passera bien et que cette fois
quand nous en reviendrons nous n’aurons
pas à y retourner pour de nombreuses journées. Il
me tarde de reprendre ma place près de
mes deux gosses chéries que j’aime plus
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que tout au monde. Le temps me dure de vous
revoir et de goûter vos caresses. Combien me fau-
dra-t-il encore attendre pour avoir cette joie
Je m’ennui loin de vous.Quelle vie de brûte
nous menons depuis trois ans ; vivement… vive-
ment que ça prenne fin…
. Petite femme : tu ne m’as pas parlé de ta
promenade à Andrézieux… j’espère te lire plus
longuement ce soir. J’attend les lettres avec
impatience.
. Je me porte toujours bien et je vais me
préparer à déménager ce soir.
. On vient de me remettre à l’instant ton
coli qui contient trois boites de conserves et
un bout de fromage. Je te remerci beau-
coup ma bien chère petite femme et bise
bien fort pour tout ce que tu fais pour moi
Si l’on monte en ligne ton coli me sera d’un
grand secours. Merci ma gentille petite
fenotte, mais il ne faut pas trop vous priver
pour m’envoyer, la vie est assez difficile pour
vous, tout étant horriblement cher.
. On vient de nous dire à l’instant
que nous partions ce soir à cinq heures
pour monter directement en ligne. Il
fallait nous y attendre, c’est même éton-
nant qu’on nous ai laissé si longtemps
en réserve. C’est notre tour.
. Pas autre chose à t’apprendre pour
aujourd’hui. Attendons les événements
. Il faut que j’aille toucher les vivres
pour demain. On se prépare.
. Au revoir ma Jeannot des bois.
Embrasse bien notre gentille petite Zizou
pour son papa qui ne cesse de penser
à vous et qui vous envoi ses plus douces
caresses en pensant aux beaux jours
passés et à ceux à venir.
. Bein le bonjour à ta mère, à ta
grand-mère, à mes biens chers parents
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quand tu les verras. Bonne santé bonne chance à tous
et la Paix le plus tôt possible
. Ton petit homme tout à toi pour toujours et
qui t’embrasse bien fort sur tes lèvres, tes yeux,
ton cou… Souviens-toi les 7 jours et surtout les
7 nuits. Je t’adore de tout mon cœur plein de toi
et de nos gentils souvenirs. Vivement que nous
soyons réunis pour toujours. Nous serions bien
heureux ma Nonot chérie. Souvent je pense au
bonheur qui serait notre si la Paix ne se faisait
plus attendre. Vivre près de mes deux êtres chers :
Jeannot. Zizou. c’est là toute mon ambition
. Je t’aime bien… bien… de toute mon âme
de toutes mes forces. J’attend en ne cessant
de penser à toi et à notre gamine.
. Ton Simon Collay
. Bonjour des Montbrisonnais
Gorand a un abcès au poignet gauche. Je pense
. que ce ne sera rien.
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