. 14 mars 1917
( en haut à gauche : en haut à droite :
t’ envoi Ton Simon
ses plus douces tout à toi pour toujours
caresses. Je t’em- Collay)
brasse bien fort comme
pour les 7 jours tu sais
Je t’aime bien petite femme
n’en doute pas et soit
patiente pour atten-
dre l’heureux jour
qui nous réunira)
. Ma Jeannot chérie
. Je viens de recevoir ta lettre du17 courant. Je
suis content de vous savoir tous en bonne santé mais
bien peiné de voir la discorde entre ceux que j’aime
et cela pour peu de chose. Cela m’ennui beaucoup
tu me demande mon avis… Que veux-tu que je
te dise. Je ne désirerais pas avoir la brouille avec
mes parents… Mon père t’a fait un reproche que
tu ne pense pas mérité. Tu n’as qu’à le lui dire
et lui faire comprendre que tu ne peux passer ton
temps à courir et que ta mère elle aussi à son
travail. Ça ne vous servira de rien de vous fâcher
chacun de votre côté. Vous vous emportez facilement
j’avais pourtant assez de souci sans avoir encore
la crainte d’une brouille dans la famille. Tu me
dis que tu es colère et découragée. Il ne faut pas se
laisser aller ni à l’un ni à l’autre. Je comprend
que la vie n’est pas gaie pour toi, mais qu’y faire.
Tu me dis aussi que moi au moins si je suis aux
danger personnes ne me font des choses pareilles.
L’on m’en fait de plus dures, tu peux croire et il me
faut plus de patience et de sang froid que vous n’en
avez. mieux vaut-être mort, voilà ce que tu me dis
alors ce n’est pas la peine que je cherche à vivre. Ce n’est
guère le moyen de m’encourager. Surtout en ce moment.
Enfin… ! J’espère que demain j’aurai une autre
lettre de ma chère petite femme mais dans un autre
style que celle d’aujourd’hui. Si toi la première tu te
décourage qu’est-ce que ce sera pour moi.
. Je me porte bien toujours nous sommes encore
au même endroit. Je pense que nous ne tarderons
pas d’aller en ligne et nous nous attendons à quelques
chambardement, tout le laisse prévoir. Aujourd’hui
nous avons un temps sombre, la nuit passée il a
tombé de l’eau à tenant. Si nous allons dans les
tranchées nous allons avoir quelque chose comme
boue. Au revoir ma Nonot chérie. Evite la désu-
nion il y a bien assez de mal autrement. Donne
bien le bonjour pour moi à ta mère, à ta grand-mère
à toute la famille. Maitre Georges sera sans doute
reparti quand tu recevras ma lettre. J’aurais bien
voulu vous revoir moi aussi mais il me faut encore
attendre. Espérons que la chance sera avec nous
jusqu’au bout et que nous serons réunis le plus tôt pos-
sible et pour toujours. Mille bisettes à notre Zizou
ton etit homme qui t’adore de toutes ses forces et
Laissez votre message