Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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14 mars 1917 : nous nous attendons à quelques chambardements

27 mars 2017 Laisser un commentaire

La nuit passée il a tombé de l’eau à tenant.

Nous allons avoir quelque chose comme boue

.                              14 mars 1917
( en haut à gauche :                 en haut à droite :
t’ envoi                                        Ton Simon
ses plus douces                           tout à toi pour toujours
caresses. Je t’em-                            Collay)
brasse bien fort comme
pour les 7 jours tu sais
Je t’aime bien petite femme
n’en doute pas et soit
patiente pour atten-
dre l’heureux jour
qui nous réunira)
.                     Ma Jeannot chérie
.       Je viens de recevoir ta lettre du17 courant. Je
suis content de vous savoir tous en bonne santé mais
bien peiné de voir la discorde entre ceux que j’aime
et cela pour peu de chose. Cela m’ennui beaucoup
tu me demande mon avis… Que veux-tu que je
te dise. Je ne désirerais pas avoir la brouille avec
mes parents… Mon père t’a fait un reproche que
tu ne pense pas mérité. Tu n’as qu’à le lui dire
et lui faire comprendre que tu ne peux passer ton
temps à courir et que ta mère elle aussi à son
travail. Ça ne vous servira de rien de vous fâcher
chacun de votre côté. Vous vous emportez facilement
j’avais pourtant assez de souci sans avoir encore
la crainte d’une brouille dans la famille. Tu me
dis que tu es colère et découragée. Il ne faut pas se
laisser aller ni à l’un ni à l’autre. Je comprend
que la vie n’est pas gaie pour toi, mais qu’y faire.
Tu me dis aussi que moi au moins si je suis aux
danger personnes ne me font des choses pareilles.
L’on m’en fait de plus dures, tu peux croire et il me
faut plus de patience et de sang froid que vous n’en
avez. mieux vaut-être  mort, voilà ce que tu me dis
alors ce n’est pas la peine que je cherche à vivre. Ce n’est
guère le moyen de m’encourager. Surtout en ce moment.
Enfin… ! J’espère que demain j’aurai une autre
lettre de ma chère petite femme mais dans un autre
style que celle d’aujourd’hui. Si toi la première tu te
décourage qu’est-ce que ce sera pour moi.
.     Je me porte bien toujours nous sommes encore
au même endroit. Je pense que nous ne tarderons
pas d’aller en ligne et nous nous attendons à quelques
chambardement, tout le laisse prévoir. Aujourd’hui
nous avons un temps sombre, la nuit passée il a
tombé de l’eau à tenant. Si nous allons dans les
tranchées nous allons avoir quelque chose comme
boue. Au revoir ma Nonot chérie. Evite la désu-
nion il y a bien assez de mal autrement. Donne
bien le bonjour pour moi à ta mère, à ta grand-mère
à toute la famille. Maitre Georges sera sans doute
reparti quand tu recevras ma lettre. J’aurais bien
voulu vous revoir moi aussi mais il me faut encore
attendre. Espérons que la chance sera avec nous
jusqu’au bout et que nous serons réunis le plus tôt pos-
sible et pour toujours. Mille bisettes à notre Zizou
ton etit homme qui t’adore de toutes ses forces et

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Jeanne le 13 mars : Il y a trop longtemps que l’on attend.
15 mars 1917 : La nuit passée je suis allé aux travaux aux avant-postes.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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