Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

13 juillet 1915 : On donne des permissions mais ça ne va pas vite

13 juillet 2015 Laisser un commentaire

Recto

.                           13 juillet 1915

( en biais en haut à gauche :
Des
millions
de baisers et
de bien douces caresses
à mes deux gosses chéries
_______________________
Bonjour de mes camarades

mais je n’ai toujours rien, décidément c’est long

. J’attends toujours
une lettre de mon père

.                  Ma Jeannot chérie

.     Aujourd’hui je n’ai rien reçu de toi
j’espère que tu te porte toujours bien
ainsi que notre Zizou et toute la fa-
mille. Que rien de facheux ne s’est
encore produit. J’attend toujours
une lettre de mon père mais je n’ai
toujours rien, décidément c’est long [..
…………] le plus besoin de vous lire que
l’on ne reçoit rien. Je suis toujours
inquiet et je m’ennui beaucoup loin
de tous ceux que j’aime et qui me sont
chers. Qu’elle vie ! ce que j’en ai marre
et que le temps me dure de vous revoir.
On donne des permissions mais ça ne
va pas vite mais tout de même peut-
être que j’aurais la joie de vous revoir
et le chagrin de vous requitter.
Quand donc cette maudite guerre prend-

 

 

 

Verso

 

Sois toujours ma digne compagne qui pense toujours à son mari

Quand pourrais-je
reprendre mon travail

ra t-elle fin ? quand notre bonheur
nous sera-t-il rendu ? Quand pourrais-je
reprendre mon travail pour ma Jeannot
et notre chère enfant que tu embrasseras
bien fort pour son papa qui ne songe
qu’à vous et vous envoi ses meilleures
caresses, ses plus doux baisers. Je t’aime
ma Jeannot ! Ne l’oubli pas et sois
toujours ma digne compagne qui pense
toujours à son mari qui est si loin
et qui souffre de ne point vous voir et
d’être privé de ce qu’il a de plus cher au
monde : sa femme, notre enfant
.       Je ne vais pas trop mal, la vie ici est
toujours pareille et ton Simon est toujours
impatient. Aujourd’hui il pleut mais
je ne crois pas que ça dure, j’espère que
demain le soleil se fera voir. Au revoir
ma bien-aimée petite femme, prend
soin de notre Zizou qui doit être bien gen-
tille et en attendant de vous revoir ton
Simon qui t’adore t’embrasse bien ten-
drement, comme autrefois souviens-toi
Je t’aime ! J’attend. Au revoir
Bien des choses à ta mère, à ta grand-mère a
toute la famille à qui je souhaite bonne santé

( sur le coté en vertical :
Bonne chance, si tu vois mes parents tu leur diras bien des choses de
ma part. N’oubli pas que j’attend tes lettres avec impatience. )

Vous pourriez aimer lire ...

12 juillet 1915 : Jeannot a quitté l’oncle, Simon s’inquiète
14 juillet 1915 : l’égoïsme et l’abrutissement feront leur œuvre jusqu’au bout

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales