Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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12 juillet 1915 : Jeannot a quitté l’oncle, Simon s’inquiète

12 juillet 2015 Laisser un commentaire

Recto

( en biais en haut :Mille
bisettes et bien
douces caresses à ma
Jeannot et ma Zizou)
( en vertical marge de gauche : mon camarade Courtial est parti en permission hier
matin. Il m’a dit qu’il ferait son possible pour aller te voir
si ce n’est pas à l’aller ce sera au retour. Il est parti pour 8 jours)

Mon père devait m’écrire, pourtant je n’ai rien reçu

J’étais dans l’inquiétude,

.                                          12 juillet 1915

.                         Ma Jeannot

.    Je viens de recevoir ta lettre du
8 courant la dernière que j’avais
reçue, il y a 3 jours était du
6, tu es restée un jour sans
m’écrire alors que tu savais
que je devais attendre des nouvelles
avec impatience, d’après ce que
tu me disais j’étais dans l’in-
quiétude, tu dois le comprendre
facilement. Mon père devait
m’écrire, pourtant je n’ai rien
reçu et je désire beaucoup qu’il
m’explique ce qui s’est passé
J’ai reçu une lettre de l’oncle,
en effet il me dit qu’il y a long-

 
Centre gauche

Ma Jeannot, je vou- drais savoir franchement ce  qui se passe

Qui croire ? Qui a tort

temps que tu désirais aller
habiter avec ta mère, qu’il y a
longtemps que tu avais fais allusion
à cela et que tu avais rangé ton
linge dans le placard de la la
chambre. Il me dit qu’il comprend
que tu devais t’ennuyer car
Montbrison est bien monotone
Qui croire ? Qui a tort ? Je
crois que c’est tous les deux.
Ma Jeannot : j’aime la
vérité par-dessus tout, je vou-
drais savoir franchement ce
qui se passe. J’espère que
ta conduite sera toujours celle
d’une honnête femme et que
tu n’oublieras pas que tu as
un mari qui souffre loin de
toi pour sa Jeannot et son
Zizou qu’il adore et dont
malheureusement il est séparé

 
Centre droit

 Souvent je me suis demandé si jamais  cela m’arrivait quelle serait  ma vie par la suite

J’en ai vu des vertes
et des pas mûres

par la force des choses. Il ne
faut pas t’offusquer pour ce que
je te dis, c’est que depuis que je
t’ai quittée j’en ai vu des vertes
et des pas mûres : que de femmes
ont oublier qu’elles ont leur mari
qui souffre loin d’elle, salissant
leur conduite, oubliant leur
dignité. Que de dégoût ! Souvent
je me suis demandé si jamais
ce cela m’arrivait qu’elle serait
pas ma vie par la suite sans mon
honnête femme et notre chère
enfant la vie est impossible pour
moi. N’oublie pas notre bonheur
d’autrefois. Songe ce que nous
avons étés heureux et combien
notre amour était grand.
Sois toujours ma Jeannot que
j’aime tant, prends bien soin
de notre enfant que tu embrasse-
.                                                   ras

 
Verso

Ne cause à personne de ce qui s’est passé avec l’oncle, sois réservée

Tu me dis que tu retourne travailler

bien fort pour moi. Si l’oncle
veut voir le Zizou ne lui le refuse
pas, ne sois pas méchante,
il vaut mieux être bon que
mauvais, quand même qu’il
aurait tort ce n’est pas pour
cela qu’il faut le chagriner.
Il me dit que si j’ai besoin le
quelque chose il est toujours là.
Tu me dis que tu retourne
travailler. J’en suis très content
car j’étais à me demander si
tu pouvais rester sans rien faire
et si l’argent ne te manquerait
pas. Ne cause à personne de ce qui
c’est passé avec l’oncle sois réservée
pas de potinages ce n’est pas digne
de gens sérieux. Au revoir ma
Jeannot. Ton Simon t’embrasse bien
tendrement. Bien des choses à ta mère
à ta grand-mère et à tous les parents
que tu verras.             Collay

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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