. Mardi 13 février 1917
( en haut à gauche : Ton /Simon/ Collay)
. Ma Jeannot chérie
. Je t’écris du bois où nous sommes venus
travailler ce matin. Nous fabriquons des claies
pour mettre dans les tranchées. Nous sommes partis
ce matin à 7 heures et je crois que nous rentrerons
ce soir à 4 heures ½. Nous venons de manger en
plein air. Aujourd’hui il ne fait pas trop froid
le temps s’est tout de même radouci. J’espère
qu’à Montbrison c’est pareil et que tu as meilleur
temps pour faire la route pour aller travailler.
. Pas de nouveaux depuis hier. Je me
porte toujours bien mais je tousse toujours beau-
coup et surtout la nuit. Si le temps se tourne
au beau ça passera vite.
. Hier j’ais reçu ta carte du 9 courant
je te l’ais déjà dis hier soir. J’espère qu’en
rentrant j’aurai une autre lettre de ma bien
chère petite femme à laquelle je ne cesse de penser
un seul instant. Je ne t’écrirai pas plus longue-
ment pour aujourd’hui. Je ne suis pas à mon aise
pour écrire et puis je ne sais pas si ce soir nous
serons rentrés assez tôt pour que ma carte puis-
se partir. J’écris difficilement car j’ais le
pouce de la main droite en raquete, j’ais pris
une crevasse bien au bout du doigt.
. Au revoir Mamie chérie. A demain. Em-
brasse bien fort ma petite polissonne de Zizou
pour moi. bien le bonjour à ta mère, à mes
chers parents, à toute la famille. Bonne
santé et bonne chance à tous.
. Ton petit homme qui t’aime bien… bien
et t’envoi de bien douces caresses et t’embrasse
bien fort sur ta bouche. Comme pour les 7
jours. Souviens-toi. Je t’adore. J’attend
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